20 Minutes (Paris)

« JoJo » peut enfin faire plus d’accros

L’arrivée de «JoJo’s Bizarre Adventure » sur Netflix permet de découvrir une oeuvre culte au Japon

- Vincent Julé

« Ora ora ora ora ora ! » C’est le cri (de ralliement) qu’ont dû pousser les fans à l’arrivée des deux premières saisons de l’anime « JoJo’s Bizarre Adventure » dimanche sur Netflix. La plateforme offre ainsi une exposition bienvenue à une oeuvre encore méconnue en France, mais culte au Japon.

Le titre n’a pas été adapté tout de suite en anime, et n’a donc pas profité de l’effet « Club Dorothée ».

Le manga original de Hirohiko Araki a été publié à l’origine, à partir de 1986, dans Weekly Shônen Jump, le même magazine où figuraient «Dragon Ball», «Saint Seiya» ou «Captain Tsubasa». Il fait ainsi partie de ces shônen (mangas pour garçons) incontourn­ables, avec plus de 100 millions d’exemplaire­s vendus. Pourquoi la France n’a-t-elle pas été encore touchée par la folie «JoJo»? Selon Frederico Anzalone, journalist­e et auteur du livre Jojo’s Adventure Bizarre, le Diamant inclassabl­e du manga (Third Editions), une des raisons est que le titre n’a pas été adapté tout de suite en anime, et n’a donc pas profité de l’effet «Club Dorothée». Un premier anime voit le jour en 1993 sous la forme d’OAV, qui n’adapte qu’une partie de l’arc 3, Stardust Crusaders, et il faut attendre 2012 pour que le studio David Production s’attelle à une adaptation en bonne et due forme, en série animée, du manga, qui compte 126 tomes (!) et est toujours en cours.

Car «JoJo» est une oeuvre à la longueur, complexité, richesse, originalit­é et étrangeté uniques dans l’industrie manga. Chaque partie du manga change de héros, d’époque, de contexte, voire de genre. « JoJo » joue aussi avec les codes, les attentes, les sexes, les

apparences… Comme l’écrit Frederico Anzalone, « dans ce monde, personne ne se préoccupe d’être un homme efféminé ou une fille masculinis­ée, ni d’être hétéro, gay ou bi (…). “JoJo”, aussi, aligne et met en avant les minorités sociales, comme les orphelins ou les familles monoparent­ales. En bref : ici, tout le monde se mélange.» Pour l’auteur, c’est le moment ou jamais de se plonger dans « le shônen le plus brillant des années 1990, inclassabl­e, par son éclectisme, ses hybridatio­ns et ses singularit­és ». Un sondage réalisé par l’Agence des affaires culturelle­s en 2007 le classait deuxième meilleur manga de tous les temps, derrière « Slam Dunk », mais devant « Dragon Ball ».

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Le manga, encore méconnu en France, joue avec les genres et les apparences.

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