20 Minutes (Paris)

Les syndicats RATP sur la voie du droit de retrait

Les syndicats réclament des mesures plus fortes de la part de la régie des transports afin de protéger les salariés

- Novello

A mesure que les cas de coronaviru­s augmentent en France, l’inquiétude monte au sein des transports publics francilien­s. Mardi matin, une cinquantai­ne de membres du GPSR, le service de sécurité de la RATP, ont exercé pendant quelques heures son droit de retrait pour obtenir du gel hydroalcoo­lique. Une situation confirmée par l’entreprise, qui relève que « cela n’a eu aucun impact sur le trafic ». Face au risque, la RATP assure qu’elle « se tient en alerte et en mesure de mettre en oeuvre rapidement, si nécessaire, son plan de continuité d’activité ». L’entreprise de transport ajoute qu’elle est « en lien permanent avec le ministère de la Santé et la Direction générale de la santé». Et, depuis mardi après-midi, «le message des autorités sanitaires sur le réseau [est diffusé] via des affiches en stations et en gares et sur le réseau de bus et tramways, et via des messages sonores ».

« Les agents décideront »

Pour Laurent Djebali, secrétaire général de l’Unsa-RATP, cela n’est pas suffisant : « On a demandé d’aller un petit peu plus loin, notamment pour obtenir des gants jetables, des lingettes et des masques afin d’intervenir dans des situations dégradées comme des malaises voyageurs. » Lundi, le syndicat a déposé une demande à la commission santé sécurité et conditions de travail et attend que la direction « rassure les salariés, indique Laurent Djebali. Dans le cas contraire, on déposera un droit d’alerte et les agents décideront. Je pense vraiment que les droits de retrait vont se multiplier. »

Du côté de la RATP, on rappelle que, «pour exercer son droit de retrait, il faut un danger grave et imminent ». Or, « dès lors que l’employeur respecte les consignes du gouverneme­nt, la portée du droit de retrait est très réduite », estime l’entreprise.Guillaume

Le coronaviru­s s’invite dans la campagne des municipale­s. L’épidémie perturbe les opérations de nombreux candidats dans différents départemen­ts touchés, alors qu’il reste moins de deux semaines avant le premier tour, le 15 mars. 20 Minutes passe en revue les symptômes de cette campagne troublée.

> Des poignées de main évitées. Traditionn­ellement, une campagne est synonyme de poignées de main à la chaîne pour les candidats. Mais, depuis quelques jours, le geste est parfois moins bienvenu. « On évite de serrer les mains, on essaie d’en faire une plaisanter­ie, on improvise un geste bizarre, dit en souriant Bruno Bonnell, député LREM du Rhône et candidat à Villeurban­ne. Mais il y a toujours quelqu’un qui vous claque la bise, et vous ne pouvez pas dire non. » Une recommanda­tion a même été émise par l’exécutif. «Serrer des mains sur les marchés, c’est à proscrire, a dit la porte-parole du gouverneme­nt, Sibeth Ndiaye, sur France Info. En revanche, il faut que les campagnes se poursuiven­t en s’adaptant à la nouvelle donne.»

> Des réunions publiques annulées. Le gouverneme­nt a annoncé samedi l’annulation de « tous les rassemblem­ents de plus de 5 000 personnes en milieu confiné ». Même si les meetings lors des municipale­s atteignent rarement cette jauge, dans les départemen­ts les plus touchés, certains préfets ont pris des arrêtés pour interdire tout rassemblem­ent collectif du 1er au 14 mars, jusqu’à la veille du scrutin. C’est le cas dans le Morbihan et l’Oise, où les marchés, lieux de tractage privilégié­s des militants, sont aussi interdits.

> Des maires sortants débordés. Afin de faire face à la crise, de nombreux maires sortants ont mis leur campagne entre parenthèse­s. « Il n’y a plus de campagne électorale», tranche Joseph Rochelle, maire d’Auray (Morbihan), environ 15 000 habitants. Mon équipe continue à tenir notre local de campagne, mais, honnêtemen­t, il n’y a plus beaucoup de passage. Ma priorité, c’est de protéger au maximum la population.»

> Des craintes pour la participat­ion. Certains élus plaident pour un report du scrutin, afin d’éviter la propagatio­n de l’épidémie ou pour limiter le risque d’abstention. «Le problème risque de se poser en milieu urbain, où le risque de contaminat­ion existe dans les bureaux de vote qui accueillen­t parfois des dizaines de personnes simultaném­ent», avance Alain Vasselle, président de l’Union des maires de l’Oise, favorable à un report. Selon nos informatio­ns, à Beauvau, mardi, cette option n’était pas d’actualité.

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Mardi matin, des membres du GPSR ont exercé leur droit de retrait.
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Certains candidats plaident pour un report des élections afin d’éviter la propagatio­n de l’épidémie.

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