Pixar met «En avant» le récit d’un demi-père et de deux frères
En s’inspirant de son adolescence dans le Pixar «En avant», Dan Scanlon fait monter les larmes aux yeux du public
Pourquoi En avant, de Dan Scanlon, fait-il monter les larmes aux yeux, non de chagrin, mais d’émotion partagée ? Peut-être tout simplement parce que le réalisateur de Monstres Academy raconte ici sa propre histoire. Et qu’on craque pour ses héros magiciens maladroits. « Nous avons perdu notre père très tôt, confie le cinéaste à 20 Minutes. En avant est ma façon de rendre hommage à mon grand frère, qui m’a toujours soutenu. »
Pour coller à la magie de Pixar, leurs aventures ont connu de sérieux arrangements avec la réalité avant de devenir un film d’animation riche en péripéties. « Jouer avec les codes de l’heroic fantasy me semblait idéal pour raconter nos rapports fraternels. Je me suis tout simplement demandé ce que je dirais à mon père si je pouvais le revoir le temps d’une journée », confie Dan Scanlon.
Des gags tordants
C’est alors que lui est venue l’idée de l’incantation qui permet à Ian et Barley, les frangins du film, de faire revenir leur papounet. Le problème est qu’ils ratent leur sort et qu’ils se retrouvent avec un demi-papa, une paire de jambes aux chaussettes violettes surmontées d’une belle lumière bleue.
«Il a fallu batailler pour faire accepter cette idée, car beaucoup de gens craignaient que le jeune public soit traumatisé », se souvient le cinéaste. Ce demi-papa réserve des gags tordants quand il rentre dans le décor, et fait fondre de tendresse lorsqu’il tente de communiquer avec ses fistons par piétinements et danses interposées. Ian le timide et Barley le rentre-dedans touchent immédiatement par leur complémentarité : « Tous deux souffrent du même manque, l’un le résout par la technologie en étant un geek, l’autre par les rêves de magie dans lesquels il se réfugie. » Dan Scanlon se défend d’avoir voulu faire un film antitechnologie : « Ce serait étonnant alors que je travaille chez Pixar. Aimer à la fois les ordinateurs et la magie n’a rien d’incompatible. »