Vigneux-sur-Seine L’ancien « gilet jaune » Benjamin Cauchy vise la mairie
Vigneux-sur-Seine Benjamin Cauchy, lancé dans les municipales en Essonne, a un parcours pour le moins atypique
Un candidat paradoxal. Benjamin Cauchy possède une certaine notoriété nationale – ex-figure des «gilets jaunes» et porte-parole de Debout la France (DLF) – mais, à Vigneux-surSeine, c’est plus compliqué. Dans cette commune de l’Essonne, il y mène une liste aux municipales, visant «à rassembler des gens d’horizons divers, tant socialement que politiquement ». «Peu de clients parlent de Benjamin Cauchy, ils semblent préférer Thomas Chazal [le maire sortant]», confie Mohamed, qui tient une boulangerie en face du local de Benjamin Cauchy, sur l’avenue Henri-Barbusse. L’ancien «gilet jaune» de la région toulousaine est un Vigneusien de fraîche date. «Pour des raisons professionnelles, j’ai dû revenir dans la région parisienne l’année dernière [en juin], et c’est à ce moment que je me suis installé à Vigneux», témoigne
Benjamin Cauchy dans sa permanence. «Il s’est inscrit sur les listes électorales le 26 décembre, il n’a même pas voté ici pour les européennes, attaque Thomas Chazal. On n’est plus dans le parachutage, on est dans le largage de bombes.» Le néo-Vigneusien contre-attaque:«J’ai découvert une ville qui dormait sur elle-même, qui était sale, où les gens n’osent plus sortir après 22 h, j’ai entendu les histoires de trafics de drogues et d’armes. »
Bien sûr, Benjamin Cauchy n’arrive pas sans bagage. Il bénéficie du soutien du député de la circonscription, Nicolas Dupont-Aignan, président de DLF. Pour autant, «la liste qu’[il] mène n’est pas une liste DLF», assure-t-il, précisant que «c’est vraiment une liste BlackBlanc-Beur qui veut servir la ville et non pas se servir». Les Vigneusiens y verront une subtile allusion à l’ancien maire Serge Poinsot, mis en examen en juillet 2018 dans une affaire de corruption. L’autre atout de Benjamin Cauchy est son passé de « gilet jaune ». Croisé avenue Henri-Barbusse, Eric ne le connaît pas, mais quand il apprend que c’était une figure du mouvement, il s’exclame: «Ah, alors je vais voter pour lui!» Et pourtant, le jeune quadragénaire assure qu’il ne se sert « pas véritablement des “gilets jaunes” pendant cette campagne ». Même s’il reconnaît
«Quoi de mieux que les municipales pour agir concrètement ? » Benjamin Cauchy, candidat à Vigneux-sur-Seine
que ça lui permet d’être reconnu. «Quoi de mieux qu’une municipale pour agir concrètement?, insiste-t-il. On peut appliquer des valeurs que défendaient les “gilets jaunes”. »
Benjamin Cauchy «est le candidat de Dupont-Aignan, et d’une certaine extrême droite aussi, puisqu’il n’y aura pas de liste RN», juge Jean-Louis Passarieu, tête de liste LFI. Thomas Chazal, lui, juge «fantaisiste» la candidature de son adversaire. Peu importe les critiques, Benjamin Cauchy promet de porter «un changement radical en termes de proposition politique ».