Un état bloquant
Contraints au confinement par l’épidémie de coronavirus, des lecteurs de «20 Minutes» témoignent de cette expérience difficile.
Finis les apéros du soir et les séances de shopping. Epidémie du coronavirus oblige, certains Français sont confinés chez eux. Parce qu’ils ont été contaminés, qu’ils ont été en contact direct avec une personne infectée ou qu’ils habitent dans un foyer de contamination. Une expérience dure à vivre psychologiquement pour beaucoup, comme le raconte Mouloud, un habitant de Creil (Oise), l’un des foyers du coronavirus, qui est confiné depuis le 2 mars : « Mes collègues m’appellent et prennent de mes nouvelles, mais ce sentiment d’être mis au ban de la société est terrible à vivre», décrit cet aide médico-psychologique de 38 ans qui a répondu à notre appel à témoins. « On se sent très seul, on a l’impression de porter la peste », résume Jacqueline, bloquée dans son domicile de l’Oise, car elle présente tous les symptômes liés au coronavirus.
Pour passer le temps, Laetitia, confinée car sa collègue a été déclarée positive au coronavirus, varie les occupations : «Je fais de la pâtisserie, un peu de sport, un peu de ménage et je regarde la télé.» Pas de risque de s’ennuyer en revanche pour Laure, avec ses enfants à La Balme (HauteSavoie), ville qui compte de nombreux cas positifs : « On fait l’école à la maison. Les professeurs envoient des instructions par Internet et prévoient des vidéoconférences en direct. » Autre difficulté pour les «confinés» : protéger leur entourage. «Habitant avec ma compagne, je porte un masque en permanence quand elle est présente au domicile », indique Ryan, qui présente tous les symptômes du coronavirus. Plus difficile encore pour Nora, qui habite en colocation et vit confinée dans sa chambre en raison de trois cas de coronavirus confirmés à son travail : « J’ai interdiction de partager ma salle de bains, mes repas, de parler plus de quinze minutes et à moins de 2 m de mes colocataires. Je dois porter un masque dès que je me rends dans les parties communes comme la cuisine, je dois nettoyer les poignées de porte régulièrement. » Et même si les « confinés » sont conscients que leur isolement aura une fin, certains redoutent le retour au travail, comme Laetitia : «J’appréhende le regard de mes collègues. »
«J’ai interdiction de parler plus de quinze minutes et à moins de 2 m de mes colocataires. » Nora, confinée