Des riverains à bout à cause du trafic de crack
Des consommateurs de crack s’installent régulièrement dans le Nord-Est parisien
« C’est catastrophique ! Ce matin, l’un d’entre eux m’a encore volé. » Eux, ce sont les consommateurs de crack, ou « crackeux », qui ont élu résidence place de la Bataille-de-Stalingrad, à la frontière entre les 10e et 19e arrondissements de Paris. Sami, le patron de la boulangerie La Grange aux pains, située juste à côté, est excédé : « [Les crackeux] sont agressifs, ils mendient devant la boutique. Cela fait fuir les clients. » « Place Stalingrad, la situation est historiquement enkystée, constate François Dagnaud, le maire du 19e arrondissement (PS). On a ce que j’appelle des “grands brûlés” de la drogue que sont les usagers de crack. Ce sont aussi des bombes à retardement avec des comportements imprévisibles, très inquiétants et insupportables pour les gens qui y sont confrontés selon les moments de la journée. » Pour l’édile, le problème s’est intensifié avec l’évacuation en juin 2018 de la « colline du crack », porte de la Chapelle. « Ça a été de la folie furieuse d’avoir organisé une évacuation sans aucun dispositif d’accompagnement, parce que ça s’est traduit très directement par une dispersion des occupants de cette colline sur des sites où il y avait déjà des scènes de toxicomanie, dont Stalingrad. » Face à cela, « l’urgence est d’assurer la protection et la sécurité des riverains, affirme le maire du 19e. Nous demandons un renforcement des moyens et de la présence surtout de
la police. » L’élu réclame également le démantèlement des réseaux qui approvisionnent les consommateurs de crack, jugeant qu’on « ne se donne pas dans ce pays tous les moyens d’éradiquer ces trafics ».
Cette vision est contestée par la préfecture de police de Paris, qui assure que, « ces dernières années, la création de la zone en 2013 et le travail conjoint de la Direction régionale de la police judiciaire et de la Direction de la sécurité de proximité de l’agglomération parisienne ont permis de démanteler des trafics de crack ». Malgré cela, « la nuit reste un point difficile car le site est compliqué à sécuriser », concède la préfecture de police.
«La situation est historiquement enkystée. » François Dagnaud, maire du 19e