Le coronavirus emporte tout
Dimanche, l’épidémie a pesé sur le premier tour des municipales, entraînant un record d’abstention. A Paris, Anne Hidalgo (PS) devance largement Rachida Dati (LR) et Agnès Buzyn (LREM).
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Une avance confortable. La maire sortante Anne Hidalgo (PS), candidate à sa propre succession, arrive en tête du premier tour des élections municipales à Paris. Selon les premiers résultats, elle obtient 31 % des voix. Derrière elle, se trouvent Rachida Dati (LR) à 22 % et Agnès Buzyn (LREM) à 17%. Le candidat EELV, David Belliard, arrive en quatrième position avec 11 % des voix, Cédric Villani (ex-LREM) obtient quant à lui 7% et Danielle Simonnet (LFI) récolte 5 %. Serge Federbusch (RN), 1 %, et Marcel Campion, 0,4 %, ferment la marche. «Dimanche, dans ces circonstances hors du commun, vous avez fait le choix de me faire confiance. » Peu avant 22 h, Anne Hidalgo prend la parole depuis son QG, boulevard de Sébastopol (4e). «Merci d’avoir choisi cette voie pour le premier tour», poursuit-elle après avoir salué les Parisiennes et Parisiens « qui se sont déplacés en nombre ». La maire sortante est en tête, mais elle sait, comme les autres candidats, que Paris ne peut se gagner seul. Elle a ainsi appelé « les écologistes, les progressistes, les humanistes» à la rejoindre. Une main plus que tendue à David Belliard mais aussi à Cédric Villani. Une sorte de coalition climat – voulue initialement par les Verts – dont Anne Hidalgo prendrait la tête et qui pourrait lui permettre la victoire finale. «Unis, nous serons à même d’affronter les crises qui s’annoncent et particulièrement celle que nous traversons», a-t-elle conclu. De son côté, Rachida Dati, malgré des sondages favorables, ne réalise par la percée attendue. Surtout, elle ne semble pas disposer pas d’une réserve de voix suffisante. « J’appelle tous ceux qui veulent le changement à me rejoindre, en n’écoutant qu’euxmêmes et en gardant en tête qu’ils sont les seuls propriétaires de leur vote », a-t-elle martelé. Du côté de La République en marche, Agnès Buzyn, qui avait remplacé Benjamin Griveaux en catastrophe, ne parvient pas à s’imposer. Le parti de la majorité présidentielle ne l’emporte que dans le 9e arrondissement. Peut-elle renverser la vapeur ? Des tractations et alliances par arrondissement pourraient vite s’enclencher avec Les Républicains, notamment.
Enfin, quatrième candidat de l’équation, David Belliard a prévenu qu’il ne négocierait pas tout de suite avec la maire sortante, étant donné la situation sanitaire. « Les conditions de tenue en toute sérénité du second tour ne seront pas réunies. J’appelle donc les autorités à le reporter. La santé de tous doit être notre boussole », a-t-il déclaré dans une allocution éclair.
Cédric Villani, parti très tôt en dissidence avec LREM, ne réalise pas de son côté son pari. Mais qui va-t-il rallier, lui qui a affiché durant des mois sa « liberté » ? « Ce soir, je vais réunir toutes mes têtes de liste pour discuter avec eux des suites qu’il faut donner à notre action », a-t-il déclaré sur France 3 Ile-de-France.
Le dissident ex-LREM n’a pas indiqué s’il chercherait un accord avec Anne Hidalgo (30 %) ou Agnès Buzyn (17 à 18 %), se contentant d’insister sur ce qui l’a « guidé dans cette campagne ».
« Unis, nous serons à même d’affronter les crises qui s’annoncent. » Anne Hidalgo