« On a quasi un mois d’avance en termes de températures »
Le météorologue Jérôme Lecou évoque la vague de chaleur à Paris
Un grand soleil depuis la semaine dernière et ça devrait continuer au moins jusqu’à ce week-end. L’été est en avance en région parisienne. Nous avons interrogé Jérôme Lecou, météorologue à Météo-France, pour en savoir plus sur cet épisode de chaleur et sur les tendances qui nous attendent pour la période estivale.
La période de chaleur que nous traversons est-elle exceptionnelle en Ile-de-France ?
C’est vrai que, lors du jeudi de l’Ascension, on a eu un pic de chaleur avec 30,3 °C atteints à Paris. On a presque un mois d’avance. Aussi tôt dans l’année, c’est rare, car la dernière fois qu’on avait atteint ce seuil précocément à cette époque à Paris, c’était en 1998. On a là une précocité des 30 °C qui est remarquable, c’est d’ailleurs souvent un des signes du changement climatique.
Ce temps estival doit-il faire craindre une sécheresse ?
Avec ce temps anticyclonique, on a une montée des températures et un temps sec. On a eu un début de mois de mai avec de la pluie et depuis, plus rien. On arrive à la fin-mai, et on est en déficit avec des indices d’humidité de sols déjà un peu dans le rouge, même si ça reste modéré par rapport à la situation en Bourgogne, Lorraine et Alsace. C’est pour ça qu’il faudrait bien que le mois de juin soit pluvieux pour ne pas entamer l’été avec, déjà; une partie du territoire qui manque d’eau.
Cette vague de chaleur précoce annonce-t-elle un été caniculaire en Ile-de-France ?
On ne peut pas déduire de la séquence sèche qu’on a au mois de mai quelque chose pour l’été. Néanmoins, les tendances saisonnières nous annoncent une période de temps plutôt plus chaud et plus sec que la normale entre juin et août. Mais ça ne veut pas dire qu’on n’aura pas à l’intérieur de cette période des épisodes qui peuvent être pluvieux, sous forme d’orages par exemple.