20 Minutes (Paris)

Les personnels soignants, rejoints dans leur combat par des milliers d’autres Français, ont fait entendre, mardi, leurs revendicat­ions dans la rue.

Soignants et non-soignants ont manifesté mardi pour demander plus de moyens

- Oihana Gabriel

« Soignants, soignés, tous ensemble », affiche une soignante sur sa surblouse lors de la manifestat­ion parisienne mardi. Un résumé de ce cortège qui mêlait médecins, infirmière­s, aides-soignantes… et non-soignants. Selon la police, 18000 personnes se sont réunies pour réclamer des hausses de salaire et d’effectifs et l’arrêt de la fermeture de lits dans l’hôpital public. Depuis plusieurs mois, les syndicats et collectifs, mobilisés depuis mars 2019, espéraient voir leurs rangs grossir. Jusqu’ici, les non-soignants n’avaient pas emboîté le pas. A voir tant de marcheurs avec masque mais sans casaque, à interroger tant d’étudiants, de retraités et d’actifs présents pour dire leur soutien, il semblerait que la crise du coronaviru­s ait changé la donne. « Hommage aux défunts, merci aux citoyens de première ligne », « Ne vous endormez pas, l’hôpital n’a plus de lit », « Je n’ai pas eu le Covid, mais vous m’avez donné la rage »… La pénurie de masques, les discours contradict­oires du pouvoir n’ont pas été effacés de la mémoire de ces citoyens, malgré le pic épidémique passé. « La crise du Covid a aidé à mettre en lumière notre mécontente­ment, explique Barbara, infirmière en réanimatio­n.

Dans mon entourage, plus de non-soignants avaient prévu de venir que de collègues. »

«On perd le sens du collectif»

«La santé gratuite pour tous, c’est un droit fondamenta­l, explique plus loin Maxime, 32 ans, développeu­r informatiq­ue. On a applaudi les soignants tous les soirs pour leur dire notre soutien. Pour moi, ce n’est pas temporaire.» «A l’hôpital, les moyens ne sont pas au rendez-vous et on exploite les soignants au détriment de leur santé et de la nôtre», complète Lucile, une enseignant­e de 28 ans. Avec plusieurs collègues, elle arbore une cocasse «Petite pancarte, GROSSE COLÈRE ». « Aujourd’hui, au Chili, tout est privé, les pauvres meurent de faim ou du coronaviru­s, explique de son côté Patricia, une retraitée née làbas. En France aussi, on est en train de perdre le sens du collectif. Cela provoque une colère en moi pas possible. Il faut résister.»

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Environ 18000 manifestan­ts, selon la police, se sont mobilisés à Paris pour dire leur colère après la crise sanitaire.

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