Les personnels soignants, rejoints dans leur combat par des milliers d’autres Français, ont fait entendre, mardi, leurs revendications dans la rue.
Soignants et non-soignants ont manifesté mardi pour demander plus de moyens
« Soignants, soignés, tous ensemble », affiche une soignante sur sa surblouse lors de la manifestation parisienne mardi. Un résumé de ce cortège qui mêlait médecins, infirmières, aides-soignantes… et non-soignants. Selon la police, 18000 personnes se sont réunies pour réclamer des hausses de salaire et d’effectifs et l’arrêt de la fermeture de lits dans l’hôpital public. Depuis plusieurs mois, les syndicats et collectifs, mobilisés depuis mars 2019, espéraient voir leurs rangs grossir. Jusqu’ici, les non-soignants n’avaient pas emboîté le pas. A voir tant de marcheurs avec masque mais sans casaque, à interroger tant d’étudiants, de retraités et d’actifs présents pour dire leur soutien, il semblerait que la crise du coronavirus ait changé la donne. « Hommage aux défunts, merci aux citoyens de première ligne », « Ne vous endormez pas, l’hôpital n’a plus de lit », « Je n’ai pas eu le Covid, mais vous m’avez donné la rage »… La pénurie de masques, les discours contradictoires du pouvoir n’ont pas été effacés de la mémoire de ces citoyens, malgré le pic épidémique passé. « La crise du Covid a aidé à mettre en lumière notre mécontentement, explique Barbara, infirmière en réanimation.
Dans mon entourage, plus de non-soignants avaient prévu de venir que de collègues. »
«On perd le sens du collectif»
«La santé gratuite pour tous, c’est un droit fondamental, explique plus loin Maxime, 32 ans, développeur informatique. On a applaudi les soignants tous les soirs pour leur dire notre soutien. Pour moi, ce n’est pas temporaire.» «A l’hôpital, les moyens ne sont pas au rendez-vous et on exploite les soignants au détriment de leur santé et de la nôtre», complète Lucile, une enseignante de 28 ans. Avec plusieurs collègues, elle arbore une cocasse «Petite pancarte, GROSSE COLÈRE ». « Aujourd’hui, au Chili, tout est privé, les pauvres meurent de faim ou du coronavirus, explique de son côté Patricia, une retraitée née làbas. En France aussi, on est en train de perdre le sens du collectif. Cela provoque une colère en moi pas possible. Il faut résister.»