Que de péripéties dans la course à l’Hôtel de Ville
Les élections à Paris ont été marquées par une succession d’événements qui ont rendu l’édition 2020 très rock’n’roll
«C’était une campagne folle, inattendue, sans précédent historique par sa longueur et sa dramaturgie», résume Gaspard Gantzer, le directeur de la communication de la prétendante LREM à la Mairie de Paris, Agnès Buzyn, alors que doit se tenir dimanche le second tour des municipales (lire l’encadré). Comment ne pas lui donner raison ?
Phrases assassines ; dissidence au sein du parti de la majorité présidentielle avec Cédric Villani qui décide de faire cavalier seul; renoncement du candidat officiel de LREM, Benjamin Griveaux, après la diffusion d’une vidéo intime ; reprise en catastrophe du flambeau par Agnès Buzyn, alors ministre de la Santé, qui lâchera peu après au Monde : «Depuis le début, je ne pensais qu’à une seule chose : au coronavirus. On aurait dû tout arrêter, c’était une mascarade»; interruption de la campagne pendant trois mois pour éviter, justement, la propagation de l’épidémie…
Un débat «décrédibilisé»
Pour Danielle Simonnet (LFI), candidate encore en lice dans le 20e, « beaucoup de gens sont en colère. La question sociale est méprisée par les trois candidates. Et, concernant le feuilleton Griveaux-Buzyn, c’est révélateur de la Macronie. Ils ont totalement décrédibilisé le débat politique. » «Cette campagne est inédite et sera mémorable à plusieurs égards, juge aussi Marie Claire Carrère-Gée, présidente du groupe LRI (Les Républicains et indépendants) du Conseil de Paris et candidate de Rachida Dati (LR) dans le 14e. Le contexte sanitaire, économique, etc. On a tous été traumatisés par le coronavirus. Du point de vue politique, je pense que le roman-photo de LREM a révélé l’aspect artificiel de leur démarche. »
«C’était une campagne unique dans l’histoire de la République, observe Jean-Louis Missika, lieutenant de la maire sortante, Anne Hidalgo (PS). Il y a eu cet exercice de confinement dans une ville comme Paris, la nécessité pour la maire de gérer cette crise dans un entre-deux-tours, c’était extrêmement compliqué. » Pour Gaspard Gantzer toutefois, «comme dans tous les bons films, ce qui compte, c’est le happy end. Peut-être que les choses vont bien finir pour nous et les Parisiens. »