20 Minutes (Paris)

Contre les violences sexuelles, le ministère veut mener la lutte

Violences sexuelles Missionnée par le ministère des Sports sur cette douloureus­e question, Fabienne Bourdais raconte son «challenge»

- Propos recueillis par Nicolas Camus

Fabienne Bourdais est la femme de confiance de Roxana Maracinean­u sur le délicat sujet des violences sexuelles dans le monde du sport. Nommée déléguée ministérie­lle lors de la convention nationale sur la prévention de ces violences, le 22 février, elle explique quelles ont été ses actions depuis sa prise de fonction.

Quelles ont été vos priorités depuis votre nomination ?

Trois missions m’ont été confiées par la ministre. La sécurisati­on du traitement des signalemen­ts des violences sexuelles, la mise en place du contrôle d’honorabili­té des bénévoles dans les associatio­ns, et la constructi­on d’un plan national de prévention des violences. C’est sur la première mission qu’on m’a demandé de me concentrer en priorité.

En quoi consiste cette sécurisati­on?

Ces signalemen­ts peuvent entraîner des procédures judiciaire­s ou des mesures de police administra­tive. Dans le monde sportif, il existe un troisième type de procédures, appelées procédures disciplina­ires, pour des faits survenus dans le cadre d’une fédération ou qui mettent en cause une personne licenciée d’une Fédération. C’est elle qui en a la responsabi­lité. On a bien vu, lors d’affaires récentes, que leur mise en oeuvre était une question délicate.

En clair, le but est d’éviter que des affaires soient mises sous le tapis?

Oui, le premier objectif est de s’assurer que toute personne qui a une informatio­n justifiant d’une enquête la fasse remonter. Le but est aussi d’éviter qu’une fédération n’ait pas eu la possibilit­é d’intervenir, car elle n’avait pas les informatio­ns. Cela peut arriver.

En quoi le contrôle d’honorabili­té pour les bénévoles est-il également un enjeu important?

Les profession­nels ont l’obligation de se déclarer et de se voir délivrer une carte, valable cinq ans, avec un contrôle tous les ans. S’il y a eu une condamnati­on entre-temps, on le sait et on peut agir. C’est automatisé depuis de nombreuses années. Concernant les bénévoles, ce contrôle systématiq­ue et automatiqu­e n’existe pas. Nous allons mettre en place un système où l’on va croiser le fichier des bénévoles licenciés dans les fédération­s et qui exercent des fonctions d’encadremen­t avec le Fijais [Fichier judiciaire automatisé des auteurs d’infraction­s sexuelles ou violentes].

Avez-vous hésité avant d’accepter ce rôle?

Non, car ce sont des sujets sur lesquels je travaille depuis de nombreuses années. Je sais quelle est notre marge de progressio­n. Ce qui m’intéresse, c’est de pouvoir mettre en place de manière très pratique l’engagement de la ministre et travailler de manière concertée avec l’ensemble des acteurs, pour que cela devienne vraiment l’affaire de tout le monde. C’est un vrai challenge. Et je crois que les choses sont en train de changer, de manière très déterminan­te.

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La priorité du ministère est la sécurisati­on du traitement des signalemen­ts.

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