L’OMS n’a pas la santé
Le message de l’organisation semble de moins en moins bien perçu
On ne pourra pas leur reprocher de ne pas avoir prévenu, ni d’insister. Depuis le début de l’épidémie de Covid-19, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) ne cesse d’alerter sur le coronavirus et d’appeler à la plus grande vigilance. Mais ce message n’a jamais connu de gradation, au fur et à mesure de la propagation de la pandémie. L’organisation semble inaudible, si bien que certains pays, comme les Etats-Unis, ont pris la décision de la quitter. L’OMS a-t-elle un souci de communication ?
Bourdes de communication
En France, après cinquante-cinq jours de confinement, on s’est un peu lassés des mauvaises nouvelles. « Le message de l’OMS est avant tout mal perçu parce que personne ne veut l’entendre », explique Mathilde Aubinaud, communicante et coautrice d’Ecriture stratégique (Studyrama). Ne serions-nous donc que des mauvais récepteurs de message ? Loin de là. L’organisation multiplie les bourdes de communication. Elle pourrait mieux se vendre « en mettant en avant ses actions, comme le fait d’avoir mandaté une enquête en Chine pour déterminer l’enquête du virus », conseille Mathilde Aubinaud.
Surtout, après des mois et des mois de message, on ne sait toujours pas vraiment à qui s’adresse l’organisation. Aux citoyens ou aux dirigeants? Son site répertorie des conseils pratiques pour tous. Dans le même temps, l’OMS alerte des pays sur leur situation et leur demande plus de mesures. En communication, c’est une erreur. « Pour un message efficace, il faut définir quel est le récepteur, et se tenir à s’adresser uniquement à lui », explique Mathilde Aubinaud.
En revanche, pas question de dire que le message a été trop répété pour être efficace. « Répéter, ce n’est pas banaliser, tranche Odile Ambry, experte en conseil et stratégie de communication. La publicité martèle cent fois plus les mêmes messages que peut le faire l’OMS, et ça fonctionne.» Là où il y a échec, c’est dans la confusion du message : « Il y a eu des allers-retours incessants d’informations différentes et contraires, comme sur le masque et son utilisation ou non. »