20 Minutes (Paris)

La Jumbo-Visma mène grand train

L’équipe de Primoz Roglic a tué tout suspense ou presque sur le Tour

- William Pereira

Un grand coup sur le crâne, un de plus. Le duo Tadej Pogacar-Primoz Roglic, respective­ment vainqueur de la 15e étape et leadeur du classement général, a encore pris le dessus sur le reste du peloton, qui arrivait au sommet du Grand Colombier. Une étape de montagne avec trois montées raides qui promettait des attaques dans tous les sens. Cela n’a finalement accouché que de grosses montées au train. Ou à la fusée, au choix, à cause des coéquipier­s du maillot jaune.

Bernal ne fera pas le doublé

« La Jumbo-Visma a imprimé un rythme très élevé d’entrée de jeu dans les trois montées qui étaient des ascensions difficiles, a confirmé Tadej Pogacar, deuxième au classement général. Elle n’a laissé aucune chance à quelqu’un d’autre de s’exprimer. » Le ballet de l’équipe néerlandai­se s’est déroulé en plusieurs temps. Il y a eu d’abord ce relais interminab­le de Robert Gesink, pourtant si souvent au bord de la rupture en tête du peloton dans le col de la Biche. Puis la séance de torture infligée par Wout Van Aert à qui voulait bien essayer de suivre son rythme dès les premières pentes du Grand Colombier. Et, pour finir, cerise sur le gâteau, ce bon vieux Sepp Kuss qui saute dans la roue de son leadeur lorsque celui-ci se permet d’attaquer sous la flamme rouge. A l’exception d’une offensive anecdotiqu­e d’Adam Yates et du sprint rageur de Tadej Pogacar, personne n’a été en mesure de contrer le train jaune et noir. Impression­nante, l’équipe du maillot jaune avait fait sauter Egan Bernal dès le début de l’ascension. Le vainqueur de la Grande Boucle en 2019 a perdu sept minutes et toutes ses chances de réaliser le doublé à Paris. « J’ai souffert depuis la première montée, je pense que j’ai perdu environ trois ans de ma vie sur l’étape d’aujourd’hui, a déclaré le Colombien. J’allais à plein régime en espérant un miracle, mais cela ne s’est clairement pas produit. J’ai tout donné, j’ai fait de mon mieux et il faut accepter quand les autres sont plus forts. Je ne pouvais tout simplement pas les suivre. » Du haut de ses 23 ans, le grimpeur est encore en phase d’apprentiss­age. Remarquez, avoir plus de bouteille n’aide pas toujours. Demandez à Nairo Quintana, 30 ans, un paquet de courses à son actif, lui aussi lâché très tôt par la Jumbo-Visma. Si la connexion slovène est au sommet, les deux plus grands noms du cyclisme colombien, eux, ont failli.

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Les coéquipier­s de Roglic, le maillot jaune, ont imposé un rythme d’enfer.
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