L’Aide sociale à l’enfance face à la radicalisation
Les travailleurs sociaux suivent différentes formations pour la prise en charge des mineurs
Zaheer Hassan Mehmood a-t-il seulement menti sur son identité ? Ou le principal suspect de l’attaque au hachoir, vendredi, près des anciens locaux de Charlie Hebdo, est-il également parvenu à dissimuler sa radicalisation ? Pendant les deux ans qu’a duré sa prise en charge par l’Aide sociale à l’enfance (ASE) du Val-d’Oise, «aucun signe de radicalisation n’avait été observé», a précisé le conseil départemental. Jusqu’à ce week-end, le suspect était connu en France sous le nom d’Hassan Ali, âgé de 18 ans. En garde à vue, il a reconnu avoir menti sur son identité et avoir en réalité 25 ans. En août 2018, lorsqu’il s’est présenté aux services sociaux du Val-d’Oise, il prétendait avoir 16 ans. Comme tous les mineurs isolés, il a fait l’objet d’une «primo-évaluation» puis d’une seconde évaluation plus détaillée. Ces entretiens permettent de retracer le parcours familial et migratoire du nouveau pris en charge. « Evidemment, nous sommes très attentifs aux signaux d’alerte», poursuit le conseil. En cas de doute sur une éventuelle radicalisation, la préfecture est avisée et, si la situation le nécessite, l’adolescent est isolé de ses camarades du foyer.
Des cas « très rares »
Après les attentats de janvier 2015, de nombreux conseils départementaux, à l’instar de celui du Val-d’Oise, ont mis en place des programmes de formation auprès de leurs travailleurs sociaux pour favoriser la détection et la prise en charge des mineurs en voie de radicalisation. Dans ce département de la grande couronne parisienne, cette formation est renouvelée chaque année. Au sein de l’Aide sociale à l’enfance, des séances d’analyse des pratiques sont également organisées avec des psychologues universitaires pour aider les éducateurs à répondre au mieux à cette problématique. Un référent radicalisation a été nommé pour faciliter les relations avec la préfecture. «Ces cas restent malgré tout très rares », insiste-t-on dans le département, sans toutefois vouloir donner de chiffres.