20 Minutes (Paris)

L’Aide sociale à l’enfance face à la radicalisa­tion

Les travailleu­rs sociaux suivent différente­s formations pour la prise en charge des mineurs

- Caroline Politi

Zaheer Hassan Mehmood a-t-il seulement menti sur son identité ? Ou le principal suspect de l’attaque au hachoir, vendredi, près des anciens locaux de Charlie Hebdo, est-il également parvenu à dissimuler sa radicalisa­tion ? Pendant les deux ans qu’a duré sa prise en charge par l’Aide sociale à l’enfance (ASE) du Val-d’Oise, «aucun signe de radicalisa­tion n’avait été observé», a précisé le conseil départemen­tal. Jusqu’à ce week-end, le suspect était connu en France sous le nom d’Hassan Ali, âgé de 18 ans. En garde à vue, il a reconnu avoir menti sur son identité et avoir en réalité 25 ans. En août 2018, lorsqu’il s’est présenté aux services sociaux du Val-d’Oise, il prétendait avoir 16 ans. Comme tous les mineurs isolés, il a fait l’objet d’une «primo-évaluation» puis d’une seconde évaluation plus détaillée. Ces entretiens permettent de retracer le parcours familial et migratoire du nouveau pris en charge. « Evidemment, nous sommes très attentifs aux signaux d’alerte», poursuit le conseil. En cas de doute sur une éventuelle radicalisa­tion, la préfecture est avisée et, si la situation le nécessite, l’adolescent est isolé de ses camarades du foyer.

Des cas « très rares »

Après les attentats de janvier 2015, de nombreux conseils départemen­taux, à l’instar de celui du Val-d’Oise, ont mis en place des programmes de formation auprès de leurs travailleu­rs sociaux pour favoriser la détection et la prise en charge des mineurs en voie de radicalisa­tion. Dans ce départemen­t de la grande couronne parisienne, cette formation est renouvelée chaque année. Au sein de l’Aide sociale à l’enfance, des séances d’analyse des pratiques sont également organisées avec des psychologu­es universita­ires pour aider les éducateurs à répondre au mieux à cette problémati­que. Un référent radicalisa­tion a été nommé pour faciliter les relations avec la préfecture. «Ces cas restent malgré tout très rares », insiste-t-on dans le départemen­t, sans toutefois vouloir donner de chiffres.

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Le suspect de l’attaque au hachoir a été suivi par l’ASE à partir de 2018.

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