Nuit blanche s’adapte à l’épidémie et met en lumière les musées
Le parcours de l’édition 2020, samedi, est recentré autour des musées parisiens
Dans une piscine, une école ou des pompes funèbres… Depuis ses débuts, Nuit blanche avait habitué les Parisiens à aller à la découverte d’oeuvres d’art contemporain dans des recoins inattendus. Crise du coronavirus oblige, l’édition 2020, qui se tient samedi, a été remaniée. En conséquence, les deux parcours officiels mettent à l’honneur quatre musées de la Ville de Paris : le Petit Palais, le musée d’Art moderne, le musée Zadkine et le musée Bourdelle. Dont les directrices et directeurs sont aussi commissaires de Nuit blanche 2020. « Il y a une raison économique évidente à cela, confirme Fabrice Hergott, directeur du musée d’Art moderne de la Ville de Paris. Cette Nuit blanche coûtera beaucoup moins cher, parce qu’elle s’appuie sur les infrastructures des musées, et ses oeuvres aussi, en partie. Et puis, depuis le mois de juillet, on a pris l’habitude de gérer les foules dans le contexte sanitaire actuel.» Les jauges seront réduites et, même s’il y a plusieurs propositions artistiques dans l’espace public, les attroupements seront proscrits. « Cette contrainte permet de penser des rapports plus intimes, subtils aux oeuvres, explique Jeanne Brun, directrice du musée Zadkine. Cela se traduit par un système de préréservations, qui garantit un accueil privilégié du public ; pour les espaces plus ouverts comme le boulevard Edgar-Quinet, par l’idée d’une déambulation fluide, douce.» Dans ce contexte, Nuit blanche réussira-t-elle à attirer un public large et populaire ? Une récente étude montre que les musées peinent à diversifier leur public. « Il me semble que Nuit blanche réussit ce rare équilibre, d’être l’un des rendez-vous les plus exigeants pour la création contemporaine et l’un des plus populaires », se réjouit Jeanne Brun. « Dans le milieu des musées, au lancement de Nuit blanche, il y a eu un léger mépris pour cette chose jugée trop facile et grand public, reconnaît Fabrice Hergott. Aujourd’hui, tout le monde convient que faire un événement populaire n’interdit pas du tout de présenter des oeuvres de grande qualité. »
Les jauges seront réduites et les attroupements, proscrits.
Installation inédite
Si le musée d’Art moderne est un habitué des propositions radicales, Nuit blanche permet cette année à d’autres établissements de s’essayer à l’art contemporain. « Le musée Bourdelle accueille une installation sonore et vidéo inédite d’Anne-Charlotte Finel, explique Amélie Simier, directrice du musée. Bien sûr, sa proposition diffère de notre programmation habituelle, et nous nous réjouissons qu’elle attire dans nos jardins un peu sauvages un public qui ne les connaîtrait pas encore. »