Le stationnement prend une nouvelle direction
La suppression de places en surface devrait avoir un impact limité au vu de la baisse du trafic
Se garer avec sa voiture à Paris va-t-il devenir vraiment très compliqué? La semaine dernière, la Mairie a confirmé la suppression de 70 000 places de stationnement en surface d’ici à 2026. Une promesse de campagne d’Anne Hidalgo qui a provoqué des réactions épidermiques chez les automobilistes, déjà échaudés par les terrasses «Covid» des bars et restaurants qui leur grignotent de l’espace.
La majorité (75 à 80 %) des 812 000 emplacements recensés par l’Observatoire des déplacements de Paris se situent en souterrain. Il peut s’agir de parkings publics exploités par des prestataires privés (65000 places), de parkings commerciaux (80 000 places) et, surtout, de parkings privés (527 000 places). C’est sur ces trois « gisements » de stationnement – pour reprendre l’expression de l’élu écologiste David Belliard – que veut s’appuyer la Mairie pour compenser la suppression des places dans les rues. Toutefois, « nous prévoyons un report limité du stationnement vers les parkings souterrains» explique à
20 Minutes un porte-parole d’Indigo, qui gère 96 parkings à Paris. Comme beaucoup d’autres acteurs, l’entreprise constate depuis plusieurs années une érosion de la fréquentation de ses ouvrages : « Rien qu’entre 2015 et 2019, la baisse est de 26 %. Les difficultés d’accès à la capitale et la réduction de la place allouée à la voiture expliquent en partie ce phénomène.»
Moins de voitures
Selon l’Atelier parisien d’urbanisme, 462 691 véhicules étaient possédés par les Parisiens en 2015. C’est 110 000 de moins qu’en 1990, alors que la population est restée stable. Selon les projections de l’organisme, il y aura entre 35 000 et 95 000 véhicules en moins dans la capitale d’ici à 2025. Autrement dit, même si la Mairie de Paris supprime 70 000 places de stationnement d’ici à 2026, il y aura dans le même temps moins de voitures en circulation. De quoi rassurer (un peu) les automobilistes du futur.