A Conflans, le collège du Bois-d’Aulne soigne sa rentrée
Au collège du Boisd’Aulne, les élèves feront leur rentrée mardi
Ce lundi, dans tous les établissements scolaires de France, les élèves rendront hommage à Samuel Paty, ce professeur assassiné par un islamiste le 16 octobre après avoir montré des caricatures de Mahomet lors d’un cours sur la liberté d’expression. Une minute de silence suivie de la lecture de la « lettre aux instituteurs et institutrices » de Jean Jaurès et d’une séquence pédagogique seront
«Les professeurs ont exprimé le souhait de se retrouver pour avoir un temps d’échange. »
Le rectorat
organisées. Partout, sauf au collège du Bois-d’Aulne de Conflans-SainteHonorine (Yvelines).
Dans cet établissement où s’est noué le drame, seul le personnel enseignant fera sa rentrée ce lundi. «Les professeurs ont exprimé le souhait de se retrouver pour avoir un temps d’échange et construire ensemble cette séquence pédagogique», indique le rectorat. Temps d’échange auquel participeront le Premier ministre, Jean Castex, et le ministre de l’Education nationale, Jean-Michel Blanquer, a annoncé dimanche Matignon. Mais comment parler de cet attentat qui les touche de si près ? « C’est essentiel que les professeurs puissent échanger entre eux avant de retrouver leurs élèves, estime Sylvie Amici, présidente de l’association des psychologues de l’Education nationale. L’idée est de pouvoir se projeter et être conforté dans ses arguments en discutant avec ses pairs. » Un accompagnement psychologique sera mis en place pour les professeurs comme pour les élèves, qui seront accueillis dès mardi, précise le rectorat. Le maire et son adjointe à l’éducation seront présents ce jour-là. «Les professeurs décideront de la forme
et du temps que prendra ce temps d’échange», assure le rectorat. Pour la psychologue, quelle que soit sa forme, il sera essentiel de rechercher au plus vite une forme de normalité : «Il faut maintenir un cadre sécurisant qui passe par la reprise des cours, tout en ayant un espace d’écoute et de recueillement.» Toutefois, elle concède qu’il est difficile d’anticiper la réaction des élèves.
« Après un drame de cette ampleur, un temps de latence, mélange de sidération et de léthargie, peut régner en cours, assure Sylvie Amici. C’est le calme après la tempête. » Aussi, le besoin de parler de cet attentat pourrait se faire sentir plusieurs semaines après la rentrée. Le rectorat assure que la cellule psychologique sera déployée «autant de temps qu’il le faudra».