20 Minutes (Paris)

DROITS DE L’ENFANT : QUELLE PROTECTION POUR LES MINEURS ÉTRANGERS ?

RENDEZ-VOUS EN PAGES INTÉRIEURE­S

- Dorothée Blancheton 20 Minutes Production

Ce 20 novembre a lieu la journée internatio­nale des droits de l’enfant. Une journée qui commémore l’engagement pris par les dirigeants du monde en adoptant la Convention relative aux droits de l’enfant de 1989. Ces droits doivent permettre aux plus jeunes de vivre pleinement leur enfance, y compris pour ceux qui ont fui leur pays et se retrouvent sans parent ni représenta­nt légal sur le sol français. C’est ce que l’on appelle les mineurs non accompagné­s (MNA). Cette migration, principale­ment en provenance d’Afrique, est en forte croissance en France. La preuve : les chiffres ont triplé en l’espace de cinq ans. Ils étaient ainsi* 16 760 en 2019 contre 5 033 MNA en 2014. A la violence de la vie dans leur pays d’origine et la douleur d’abandonner leurs proches, s’ajoute celle vécue sur les routes de l’exil. En raison de leur minorité et de leur isolement, l’Etat français s’est donc engagé il y a 30 ans à les prendre sous sa protection.

Un parcours difficile

La présomptio­n de minorité ne prévaut pas. Pour être protégés, ils doivent démontrer leur situation. Le départemen­t l’évalue via des entretiens et parfois des examens médicaux. En attendant, ces enfants en danger doivent être mis à l’abri grâce à l’accueil provisoire d’urgence instauré. Mais ces hébergemen­ts sont parfois saturés et les jeunes, se retrouvent souvent dans la rue, à attendre que leur minorité et leur isolement soient reconnus pour être pris en charge. Ils relèvent alors de l’Aide sociale à l’enfance (ASE) et disposent d’un hébergemen­t, d’un accès aux soins et à la scolarisat­ion. La plupart des MNA sont accueillis dans des Maisons de l’Enfance à Caractère Social (MECS) et bénéficien­t d’un accompagne­ment éducatif individual­isé en fonction de leur profil et de leurs besoins. Objectif ? Les reconstrui­re, leur permettre de devenir autonomes, de gérer le quotidien, de s’insérer socialemen­t et profession­nellement. Les équipes éducatives s’assurent également de leur santé, des soins à leur prodiguer, de la gestion administra­tive. Ces mineurs peuvent alors entreprend­re des démarches auprès des préfecture­s pour faire une demande de régularisa­tion. Une course contre la montre s’engage pour trouver sa place car la majorité signe souvent la sortie du dispositif de protection de l’enfance.

*Rapport annuel d’activité 2017 de la Mission mineurs non accompagné­s, Ministère de la Justice

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Le parcours des mineurs non accompagné­s est difficile, surtout lorsqu’ils doivent faire valoir leurs droits.

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