Ça fait toujours tâche
A l’occasion de la Journée internationale des femmes, « 20 Minutes » s’est interrogé sur l’impact que la crise sanitaire a eu sur l’égalité des sexes dans les tâches ménagères. Et il y a encore du chemin à faire.
Un an après la sidération du premier confinement, la menace d’un enfermement sans école plane toujours. A l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes ce lundi,
20 Minutes s’est interrogé sur l’impact que la crise du Covid-19 a pu avoir sur la répartition des tâches ménagères et sur les autres charges entre hommes et femmes, au sein du foyer.
«Pendant le premier confinement, les femmes ont contribué davantage que les hommes.» Anne Solar, chercheuse à l’Ined
Plusieurs études se sont penchées sur une éventuelle redistribution des rôles au sein des couples hétérosexuels durant le premier confinement. Et elles vont dans le même sens : cette période où le temps dévolu au ménage, aux course et aux devoirs a explosé n’a pas permis de rééquilibrage. « Les femmes ont contribué davantage que les hommes, tranche Anne Solar, chercheuse à l’Institut national d’études démographiques (Ined) et coautrice d’un rapport de l’Insee sur le sujet. Plus de la moitié des femmes ont consacré deux heures par jour aux tâches domestiques, contre 28% des hommes.» «Il y a quelques années, on aurait trouvé 0 % de pères, nuance Christine CastelainMeunier, sociologue au CNRS et autrice de L’Instinct paternel [éd. Larousse]. Il ne faut pas oublier d’où l’on vient. » Rien n’a donc réellement changé ? « Au début du confinement, on a pu entendre des messages optimistes, rappelle la chercheuse de l’Ined. C’est quand même une période où les pères se sont investis : 30 % d’entre eux ont passé plus de six heures par jour avec leurs enfants, c’est du jamais-vu. » A en croire Christine Castelain-Meunier, cette période a rimé pour certains avec une modification des comportements. « Du fait de leur présence, les hommes se sont rendu compte de l’ensemble des choses à faire. C’est vrai qu’ils en font moins que les femmes, ils prennent moins d’initiatives, ils font des choses plus gratifiantes. Mais beaucoup ont davantage participé. » Alors, comment expliquer cette dichotomie entre des témoignages de pères investis et les statistiques nationales qui évoluent peu ? « Avec des études statistiques, on va peu dans la nuance et on ne détecte pas les changements, avance la sociologue. C’est important de casser l’image d’un père qui ne fait rien, les jeunes générations sont très attachées à l’égalité au sein du couple. »