De la prison ferme pour l’ex-ministre Claude Guéant
JUSTICE L’ex-ministre Claude Guéant a été condamné dans l’affaire des primes en liquide, lundi
On lui reproche d’avoir distribué des primes en liquide, tout en puisant dans le budget destiné aux frais d’enquête et de surveillance des policiers. Claude Guéant avait écopé de deux ans de prison avec sursis, assorti d’une amende de 75 000 € et d’une interdiction d’exercer dans la fonction publique pendant cinq ans, pour complicité de détournement de fonds publics et recel en novembre 2015 dans l’affaire dite des « primes en liquide », avant de faire appel. Mal en a pris à l’ancien ministre de l’Intérieur. La sentence prononcée lundi par la cour d’appel de Paris est bien plus lourde que celle qui avait été rendue en première instance.
« Il bénéficiera d’un aménagement de peine dans un an. »
Me Léon-Lef Forster
Cette fois-ci, les juges l’ont condamné à de la prison ferme. Néanmoins, il ne devrait pas faire de séjour derrière les barreaux. L’ex-bras droit de Nicolas Sarkozy bénéficierait-il d’un traitement de faveur ? « Absolument pas, assure l’avocat Léon-Lef Forster, qui a notamment défendu Julien Dray. En France, les peines de prison sont toujours aménagées lorsqu’elles sont inférieures à deux ans, et que l’accusé ne présente pas de comportements à risques. » L’ex-ministre a fait savoir, par la voix de son avocat Me Philippe Bouchez El Ghozi, qu’il allait former un pourvoi en cassation. « Cela prend un an en général, précise Léon-Lef Forster. En attendant, Claude Guéant n’effectuera aucune peine, et bénéficiera quand même d’un aménagement de peine dans un an. » Pas de favoritisme pour l’ex-ministre, qui dispose des mêmes droits que monsieur Tout-le-Monde. Après la condamnation de Jérôme Cahuzac à deux ans ferme pour fraude fiscale, cette décision à l’égard de Claude Guéant témoigne de la fermeté de la justice à l’égard des plus hauts serviteurs de l’Etat.