Roux et fiers de l’être
Pascal Sacleux exposera ses portraits dans le hall de l’aéroport
«Les roux, ça pue quand il pleut », « Poil de carotte », « sale rouquin »… Voici un florilège des insultes qu’une personne rousse doit souvent subir au quotidien. Si les moqueries sont fréquentes dans les cours d’école, elles se poursuivent même à l’âge adulte. « C’est une forme de racisme qui perdure depuis des siècles. Beaucoup de roux ont morflé pendant l’adolescence, et certains sont détruits socialement », souligne Pascal Sacleux.
Financement participatif
Photographe professionnel et luimême roux, il s’est lancé dans un projet d’exposition pour mettre en images « la roussitude » et témoigner de la beauté des roux. Parti à la rencontre de ses semblables, le photographe, installé au sud de Rennes, en a tiré une série de portraits qu’il exposera du 1er mai au 15 juin à l’aéroport de Rennes. « Certains ont refusé de me rencontrer, m’indiquant que cela ne servait à rien de remuer le couteau dans la plaie. Mais beaucoup de personnes ont compris l’intérêt de ma démarche », assure Pascal Sacleux, qui a lui aussi subi son lot de moqueries durant son parcours. « J’ai plus ressenti cela dans les villages bretons. Avant, quand j’étais à Paris, les gens s’en foutaient un peu. C’est étonnant, car on retrouve beaucoup plus de roux en Bretagne, même si on en trouve partout dans le monde », poursuit le photographe. Pour l’aider dans sa démarche, Pascal Sacleux a lancé un appel au financement participatif sur la plateforme bretonne Kengo afin de récolter 3 500 € pour payer le tirage des portraits sur des bâches.