La population bretonne n’en finit plus de vieillir
Le nombre de décès dépasse le nombre de naissances
Pour la deuxième année d’affilée, la Bretagne présente un solde naturel négatif. En clair, le nombre de décès dépasse celui des naissances. Dans son étude dévoilée mardi, l’Insee confirme la situation entrevue en 2015. En 2016, 34 200 personnes sont décédées en Bretagne, soit 400 de plus que l’année précédente. La région est la seule en France à connaître cette tendance cette année. Dans le même temps, 33200 bébés sont nés l’an dernier dans la région, soit 300 de moins qu’en 2015. Cette tendance est cette fois-ci nationale. Le taux de fécondité est en léger recul et le nombre de Bretonnes âgées de 25 à 39 ans, classe d’âge pour laquelle la fécondité est la plus forte, a diminué de 5 %. De fait, la région vieillit (lire encadré).
Le baby-boom en retraite
Mais pourquoi ? « Au cours des XIXe et XXe siècles, la Bretagne a toujours connu un solde naturel positif, à l’exception des années de Première et Seconde Guerres mondiales », note l’Insee. Si les mécanismes sont complexes, la raison est assez simple. La génération de baby-boomers née après la Seconde Guerre mondiale est entrée dans le troisième âge. Cela ne veut pas dire que la région est en déclin, puisqu’elle a gagné 111 000 habitants entre 2010 et 2016.
Attractive mais vieillissante, la Bretagne doit-elle s’en inquiéter? Oui et non. « Beaucoup de gens considèrent que plus on est nombreux, mieux c’est. Mais ce qui compte, c’est avant tout la qualité de vie. Ce qui peut poser problème, c’est le manque d’équité entre les territoires », pose le géographe rennais Jean Ollivro. Car le solde naturel n’est pas négatif partout. En Illeet-Vilaine et encore plus à Rennes, il est très positif. Alors que des écoles ferment ici, d’autres débordent là-bas. L’équilibre reste à trouver.