20 Minutes (Rennes)

20000 bombes sous Cézembre à déminer

Une opération de dépollutio­n a lieu pendant un mois sur l’île qui a été ravagée en 1944

- Jérôme Gicquel

Bienvenue à Cézembre, un bout de caillou de 18 ha situé au large de Saint-Malo. Sous ses airs paradisiaq­ues, l’île a connu l’enfer pendant la Seconde Guerre mondiale. Occupée par les Allemands en mai 1942, Cézembre a été noyée sous les bombes américaine­s pendant l’offensive alliée en août 1944. Durant cette période, 20000 bombes ont été lâchées sur l’île par l’aviation américaine, dont 176 bombes au napalm. Libérée le 2 septembre 1944, l’île a été l’un des endroits les plus bombardés au mètre carré en Europe pendant la Seconde Guerre mondiale. Véritable champ de bombes et d’obus, l’île avait en partie été nettoyée au début des années 1950, permettant de rouvrir au public la plage au sud de l’île. Depuis lundi, une nouvelle opération de nettoyage est menée par les démineurs de Brest. Elle doit permettre la création d’un sentier piéton sur une bande de 800 m de long jusqu’à présent interdite au public. « On espère que cela sera ouvert pour l’été afin que Cézembre redevienne l’une des perles de la Côte d’Emeraude », souligne François-Claude Plaisant, sous-préfet de Saint-Malo.

Une richesse sauvage

Avant cela, les démineurs auront du pain sur la planche avec des tonnes de munitions à faire sortir de terre. « On a déjà extrait 1,5 t de déchets depuis lundi. On a retrouvé des éclats de bombes et d’obus, plein de morceaux de ferraille mais aussi des objets du quotidien, comme des cuillères ou des bols, car l’île était habitée autrefois », indique le commandant Gérard, chef des opérations. Si une bombe lourde est retrouvée, elle sera transporté­e en mer pour être neutralisé­e. Une fois l’île libérée d’une partie de ses bombes, le public pourra découvrir la richesse historique du site et se promener au milieu des blockhaus et des fortificat­ions. Classée zone Natura 2000 et bientôt gérée par le conservato­ire du littoral, Cézembre dévoilera aussi la richesse de sa faune avec la présence sur l’île d’espèces rares, comme le pingouin torda ou le guillemot de Troïl.

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Les démineurs sont arrivés lundi sur l’île pour procéder à la dépollutio­n.

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