Témoins de la nuit d’horreur
Huit personnes étaient jugées après la torture d’un homme à Bruz
Il y a quatre ans, un homme de 21 ans avait été torturé et violé, avant d’être abandonné dans un Caddie, à Bruz. Mutilé et brûlé, il s’en sortira miraculeusement. Ses quatre tortionnaires ont été condamnés à des peines de 5 à 25 ans de prison par la cour d’assises en novembre 2015. Le drame aurait-il pu être évité ? Mardi, huit personnes étaient jugées pour abstention d’empêcher un crime. Le soir du drame, elles ont toutes été prévenues par téléphone des sévices que subissait la victime. Mais personne n’a rien dit.
« J’ai entendu crier »
« J’ai entendu pleurer, crier aussi. Il demandait d’arrêter ». Agée de 26 ans, cette femme n’était pas dans l’appartement le soir du drame. Mais elle a entendu la victime souffrir par téléphone. Elle le connaissait bien. Comme elle connaissait Kévin Aubry, le tortionnaire condamné à 25 ans de prison. « J’avais peur des représailles, qu’il s’en prenne à moi. Je regrette. Si j’avais appelé les flics, il n’aurait pas subi tout ça. » Les cinq prévenus présents à l’audience ont tous cherché à minimiser leur implication dans le drame. « C’était un souffre-douleur. Je pensais qu’il allait le taillader comme ça, pour lui mettre la pression. Ça se voit souvent dans la rue », commente un autre. Sur fond d’alcool et de misère sociale, la victime a subi les pires atrocités. Ses tortionnaires avaient expliqué avoir agi en représailles après « avoir été balancés » pour deux vols de véhicules quelques jours plus tôt. Des peines de prison ferme ont été prononcées à l’encontre de quatre prévenus. Les quatre autres sont condamnés à du surcis.