20 Minutes (Rennes)

« On a pourtant de bons jeunes ! »

Le Blaireau ne sait pas où sont passés les grands coureurs cyclistes bretons

- Propos recueillis par Jeremy Goujon

En marge de la présentati­on du 51e Tour de Bretagne, dont il sera l’ambassadeu­r du 25 avril au 1er mai, Bernard Hinault a dressé pour 20 Minutes un état des lieux du cyclisme breton.

« La Bretagne, terre de vélo. » Ce constat plus que millénaire est-il toujours aussi prégnant en 2017, ou doit-on nuancer le tableau ?

Le Tour de Bretagne n’appartient pas à une associatio­n, mais aux Bretons. Quand on a transformé l’appellatio­n de l’épreuve en passant du « Ruban Granitier Breton » [créé en 1967] au « Tour de Bretagne » [à partir de 2006], les gens se la sont encore plus appropriée. Pour eux, ça a autant d’importance que le Tour de France. L’enthousias­me ne diminue pas : quand on voit les départs, tous les spectateur­s massés au bord de la route…

Certains estiment que FortuneoVi­tal Concept, émanation du team Bretagne-Séché Environnem­ent, n’a plus grand-chose à voir avec la région. Êtes-vous d’accord avec ça ?

Fortuneo est quand même une boîte bretonne [sa société mère, le Crédit Mutuel Arkéa, est basée au RelecqKerh­uon, dans le Finistère]. Pas mal de coureurs au sein de l’équipe sont originaire­s de Bretagne [sept sur 21], donc Fortuneo EST une équipe bretonne. Il faut garder cette identité.

On fête cette année les 20 ans de la victoire de Frédéric Guesdon sur Paris-Roubaix. Où sont passés les grands coureurs made in Breizh ? (Sourire) Je ne sais pas… On a de bons jeunes, pourtant! Avec la nouvelle génération qui arrive, on a de beaux espoirs. Actuelleme­nt, on a des Madouas [Valentin, fils de Laurent Madouas, 12e du Giro et du Tour de France en 1995], des Gesbert [Élie]… Il y en a une bonne dizaine ! Dans un an ou deux, ils seront prêts, du moins je l’espère. Il n’y a pas de raison qu’on soit plus mauvais que les autres. Ou alors, les coureurs en question ne sont pas à la hauteur de nos attentes…

Vous croyez toujours en Johan Le Bon, sacré champion du monde juniors en 2008 ?

Johan a peut-être fait une petite bêtise en restant dans une équipe française [en l’occurrence la FDJ]. On n’exploite pas assez son potentiel : on l’utilise comme un équipier, alors qu’il a les moyens d’être un peu plus que ça.

Quid de Warren Barguil, parfois présenté comme votre héritier ?

Warren, lui, a fait le choix d’aller dans une équipe étrangère [aujourd’hui appelée Sunweb], où on lui fait confiance. Dans une équipe française, il faut vraiment être le meilleur pour qu’on mette tout le monde à votre dispositio­n…

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Haie d’honneur pour Bernard Hinault, à l’issue du Tour de France 2016.

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