Les salariés de Mim craignent de rester sur le carreau
Le tribunal de commerce doit décider, ce mardi, du sort du groupe d’habillement
Le secteur du prêt-à-porter traverse une période difficile. Après la restructuration de Vivarte lancée en janvier, les 1 078 salariés en CDI du groupe Mim, spécialisé dans les vêtements pour femmes, attendent avec appréhension l’audience de ce mardi après-midi, au tribunal de commerce de Bobigny (Seine-Saint-Denis). En redressement judiciaire depuis novembre, l’entreprise risque une liquidation quasi totale.
« Les magasins se vident »
Deux offres de reprise tiennent la corde. La première, celle du groupe Clementy, a les faveurs du comité d’entreprise de Mim, car elle prévoit seulement 60 suppressions de postes. Mais, selon plusieurs sources, cette proposition ne convainc pas les créanciers. « Ils [Clementy] apportent du stock [8 millions d’euros de marchandises] et donc ils sont capables de faire rentrer du cash grâce aux ventes, indique une source syndicale à 20 Minutes. Mais le fait qu’ils n’apportent pas d’argent tout de suite a un peu refroidi le tribunal de commerce. En gros, si Clémenty ne vient pas avec un chèque de banque, ils craignent une faillite dans les prochains mois. » Conséquence, c’est la seconde offre, celle de la société suisse Tally Weijl, qui est pour l’instant privilégiée par les mandataires. Elle prévoit de reprendre seulement 70 magasins sur 240 affiliés à la marque, avec à la clé environ 800 licenciements. Un plan loin de convaincre les salariés. « On dit non au fait que l’offre est trop petite, indique Michaël Gharbi, délégué syndical Seci-Unsa. Les créanciers veulent la liquidation pour récupérer leur mise, le comité d’entreprise et quelques administrateurs veulent sauver les emplois, c’est normal. » « Pour les équipes, c’est très difficile en ce moment en boutique, témoigne une salariée basée dans la région toulousaine (Haute-Garonne). Tout le monde est dans l’appréhension d’une reprise partielle. » Au fil des ans, la société a accumulé une dette de 60 millions d’euros, dans un contexte de baisse des ventes et de concurrence accrue. Rien que sur l’exercice 2015-2016, la perte s’élevait à 9 millions d’euros. « Depuis fin novembre, les magasins se vident, il n’y a quasiment plus rien à vendre », témoigne Michaël Gharbi. La décision du tribunal, ce mardi, pourrait sonner la fin de l’aventure pour une entreprise fondée en 1976.