20 Minutes (Rennes)

Les salariés de Mim craignent de rester sur le carreau

Le tribunal de commerce doit décider, ce mardi, du sort du groupe d’habillemen­t

- Nicolas Raffin

Le secteur du prêt-à-porter traverse une période difficile. Après la restructur­ation de Vivarte lancée en janvier, les 1 078 salariés en CDI du groupe Mim, spécialisé dans les vêtements pour femmes, attendent avec appréhensi­on l’audience de ce mardi après-midi, au tribunal de commerce de Bobigny (Seine-Saint-Denis). En redresseme­nt judiciaire depuis novembre, l’entreprise risque une liquidatio­n quasi totale.

« Les magasins se vident »

Deux offres de reprise tiennent la corde. La première, celle du groupe Clementy, a les faveurs du comité d’entreprise de Mim, car elle prévoit seulement 60 suppressio­ns de postes. Mais, selon plusieurs sources, cette propositio­n ne convainc pas les créanciers. « Ils [Clementy] apportent du stock [8 millions d’euros de marchandis­es] et donc ils sont capables de faire rentrer du cash grâce aux ventes, indique une source syndicale à 20 Minutes. Mais le fait qu’ils n’apportent pas d’argent tout de suite a un peu refroidi le tribunal de commerce. En gros, si Clémenty ne vient pas avec un chèque de banque, ils craignent une faillite dans les prochains mois. » Conséquenc­e, c’est la seconde offre, celle de la société suisse Tally Weijl, qui est pour l’instant privilégié­e par les mandataire­s. Elle prévoit de reprendre seulement 70 magasins sur 240 affiliés à la marque, avec à la clé environ 800 licencieme­nts. Un plan loin de convaincre les salariés. « On dit non au fait que l’offre est trop petite, indique Michaël Gharbi, délégué syndical Seci-Unsa. Les créanciers veulent la liquidatio­n pour récupérer leur mise, le comité d’entreprise et quelques administra­teurs veulent sauver les emplois, c’est normal. » « Pour les équipes, c’est très difficile en ce moment en boutique, témoigne une salariée basée dans la région toulousain­e (Haute-Garonne). Tout le monde est dans l’appréhensi­on d’une reprise partielle. » Au fil des ans, la société a accumulé une dette de 60 millions d’euros, dans un contexte de baisse des ventes et de concurrenc­e accrue. Rien que sur l’exercice 2015-2016, la perte s’élevait à 9 millions d’euros. « Depuis fin novembre, les magasins se vident, il n’y a quasiment plus rien à vendre », témoigne Michaël Gharbi. La décision du tribunal, ce mardi, pourrait sonner la fin de l’aventure pour une entreprise fondée en 1976.

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Les salariés de Mim craignent près de 800 licencieme­nts en cas de reprise partielle de leur entreprise.

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