Un enseignant condamné pour avoir abusé de son fils
Il a écopé de trois ans de prison ferme par le tribunal
Un père dans le déni ou un fils qui affabule? C’est la douloureuse question à laquelle devait répondre le tribunal correctionnel qui examinait mardi après-midi une affaire d’agressions sexuelles commises dans un cadre familial. Sur le banc des accusés, un professeur d’EPS du collège d’Orgères déjà condamné en 2006 à deux ans de prison avec sursis pour détention d’images pédopornographiques.
« Mon fils est manipulé »
Suspendu en mars 2015 par l’Education nationale à la suite à l’affaire de Villefontaine, l’homme de 46 ans est accusé d’avoir agressé sexuellement son fils entre 2003 et 2006, à Bruz. La victime avait alors entre 5 et 8 ans. Une autre agression sexuelle aurait également eu lieu en 2010. Dès le début de l’audience, le prévenu, en récidive, a reconnu la détention de plus de 13 000 images pédopornographiques retrouvées sur son ordinateur. Il a en revanche nié les agressions sexuelles sur son enfant, qu’il avait à l’époque en garde alternée. « Je n’ai absolument rien fait, je suis incapable de faire du mal à quelqu’un », a-t-il déclaré, mettant en cause la parole de son fils. « Il est pris en otage et est manipulé par sa mère », a-t-il ajouté. Le fils, aujourd’hui âgé de 18 ans, a livré une tout autre version des faits, affirmant que son père lui avait fait subir des attouchements et des fellations. « J’ai essayé d’oublier tout ça, mais je n’ai jamais réussi. Ces faits sont très graves, et je ne les aurai jamais inventés, a-t-il déclaré. S’il tient à moi, j’espère qu’il avouera. Si j’ai parlé de tout ça, c’est pour que mon père s’en sorte, se soigne et me revoit s’il le souhaite. » Des aveux qui ne sortiront finalement pas de la bouche du père, campant sur ses positions tout au long du procès. Le tribunal l’a finalement condamné dans la soirée à trois ans de prison ferme avec un suivi sociojudiciaire de sept ans.