Rennes résiste encore et toujours à la poussée FN
Marine Le Pen n’a pas vu son score grimper par rapport à l’élection présidentielle de 2012
Lors du premier tour de l’élection présidentielle, Marine Le Pen a récolté 6,7 % des suffrages à Rennes, la plaçant en cinquième position derrière Macron, Mélenchon, Fillon et Hamon. Après Paris, la capitale bretonne est la grande ville de France qui vote le moins pour le Front national. « Rennes est une ville d’intellectuels, d’universitaires. Elle a toujours été réticente aux idées du Front national », concède Gérard de Mellon. Le conseiller régional FN avait mené la liste frontiste aux municipales à Rennes en 2014. Avec 8,37 %, le candidat avait échoué à atteindre les 10 % nécessaires pour intégrer le conseil municipal. « Mais nous avons fait de grands progrès. En 2008, il n’y avait pas de liste FN », rappelle Gérard de Mellon. Aux rênes de la ville depuis 2014, Nathalie Appéré (PS) estime que « la tradition humaniste de Rennes » peut expliquer la faible popularité du FN. « Rennes est une ville attachée à la modération, au débat, à l’intelligence, au vivre-ensemble. La question du respect de l’autre est primordiale », estime la socialiste.
« Chômage plus faible »
Enseignant à Rennes-II, le politologue Thomas Frinault ajoute une dimension socio-économique. « Le chômage y est plus faible que dans le reste de la France. La Bretagne n’a pas non plus connu de choc industriel comme le Nord ou l’Est ». Pour lui, la Bretagne garde « une tradition de catholicisme social qui imprègne le vote de la population ». «Nous avons été une terre d’émigration, qui a aussi subi des discriminations. Cela rend les Bretons hostiles à la xénophobie et à la fermeture », estime la maire Nathalie Appéré. « Mais les choses changent », tempère le frontiste Gérard de Mellon, espérant des jours meilleurs.