20 Minutes (Rennes)

Un juteux manque d’« hygiène »

- Nicolas Raffin

Une attaque d’une ampleur inédite. « WannaCry », le « ransomware » ou « logiciel de rançon » – qui chiffre les données d’un ordinateur et exige un paiement pour les décoder – a fait beaucoup de dégâts, non encore chiffrable­s, depuis son apparition, vendredi. Damien Bancal, fondateur du site Zataz, estime qu’il est inutile de payer la rançon. « On ne sait pas si la personne en face pourra déchiffrer les données, et ça incite les pirates à poursuivre leurs attaques, ils voient que ça rapporte. » Quant à essayer de déchiffrer les données, « cela pourrait prendre des années ». Conclusion : « Cette attaque est du pain bénit pour les sociétés de sécurité informatiq­ue. » « L’an dernier, nous avons connu une énorme croissance en termes d’entreprise­s couvertes, indique Damien Neyret, fondateur de MailinBlac­k, une entreprise de cybersécur­ité. Pour une société de 10 personnes, la protection coûte une trentaine d’euros par mois. Vu l’impact et le coût d’une attaque, c’est mieux d’être bien protégé. » Selon Laurent Hausermann, cofondateu­r de Sentryo, société spécialisé­e dans les réseaux informatiq­ues industriel­s, « il y a encore beaucoup de systèmes obsolètes dans l’industrie. De nombreux ordinateur­s fonctionne­nt toujours avec Windows XP, lancé en 2001. A partir du moment où il n’y a pas une “hygiène” informatiq­ue, tout ce que l’ordinateur contrôle est menacé. » Une prise de conscience collective est nécessaire. Dès 2018, les entreprise­s européenne­s devront appliquer le règlement sur la protection des données personnell­es, sinon elles risquent de lourdes sanctions.

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Encore trop de secteurs négligent leur sécurité informatiq­ue.

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