Des édifices religieux s’ouvrent au secteur privé
Des édifices religieux sont transformés en biens privés
«Il y a des clients qui n’osent pas pousser la porte. » Patron d’une agence de communication, Guillaume Monseil vient de s’installer dans une chapelle. Situé dans le quartier Jeanne d’Arc, l’édifice construit en 1618 a perdu tout usage religieux depuis plus d’un siècle, accueillant des bureaux, puis un cabinet de kinésithérapie. « On avait repéré cette chapelle sur des annonces, mais les photos ne donnaient pas très envie. C’est quand on est entré qu’on a vu le potentiel », explique l’entrepreneur.
« Un lieu atypique »
En compagnie d’Eric Mercier, qui pilote une agence d’événementiel, ils y ont installé leurs bureaux et un espace de coworking. « On cherchait un lieu atypique avec une histoire », justifient les deux entrepreneurs. Pour s’offrir la chapelle, ils ont déboursé 220 000 €, auxquels se sont ajoutés 100 000 € de travaux. « Elle était en vente depuis deux ans. On a fait une opération intéressante », dit Guillaume Monseil. Patron de L’Orange Bleue, Thierry Marquer a également acheté une chapelle rue de Brizeux, où il aménage un club de sport. « Quand on a vu le lieu,
ça nous a inspirés. Commercialement, ça peut être un bon moyen de se démarquer », explique-t-il. Si ces biens sont vendus, c’est qu’ils embarrassent souvent des congrégations, qui voient le nombre de membres diminuer. « Objectivement, il y a trop d’églises pour les besoins actuels des chrétiens. Je ne vais donc pas m’insurger de voir un club de sport se monter dans une chapelle qui était vide. Bien sûr, j’aurai un pincement au coeur, mais c’est le sens de l’histoire », estime le père Roger Blot, fin connaisseur du patrimoine immobilier rennais. Avant toute vente, le bâtiment doit être désacralisé par l’évêque. « Il est prudent sur cet acte », promet le père Blot.