20 Minutes (Rennes)

La Seine entre en scène pour les JO

Si Paris organise les Jeux de 2024, les Parisiens pourront se baigner dans le fleuve

- Nicolas Camus

La question a à peine été soulevée lors de la visite de la commission d’évaluation du CIO, en début de semaine. Et pourtant, c’est l’une des promesses fortes de Paris pour l’organisati­on des JO 2024. Si la capitale française est l’heureuse élue, le 10 km en eau libre et le départ du triathlon auront lieu dans la Seine, au pied de la tour Eiffel. Mais l’ambition de la Mairie de Paris est bien plus grande. Elle veut que la baignade soit ouverte à tous dans Paris intra-muros dans la foulée des Jeux. Et entre faire nager un sportif de haut niveau en combinaiso­n et un enfant en slip de bain, il y a une marge en matière de normes sanitaires. Pour l’instant, les mesures sur les deux bactéries de référence, l’Escherichi­a coli et les entérocoqu­es, ne sont pas satisfaisa­ntes et les risques de gastro-entérites, d’infections ORL et de maladies bactérienn­es sont donc élevés, selon l’Agence régionale de la santé. Pour réfléchir à des solutions, un « comité Seine » a été créé l’an dernier, regroupant la Ville de Paris, le départemen­t du Val-de-Marne (car en amont du fleuve), le Syndicat interdépar­temental pour l’assainisse­ment de l’agglomérat­ion parisienne (Siaap) et l’Etat. A partir de ces observatio­ns, un grand plan d’investisse­ment va être mis en place, indique la Mairie.

Déjà moins de bactéries

Le projet entre parfaiteme­nt dans la fameuse notion « d’héritage », pilier de cette candidatur­e. « Grâce à notre travail, on avait des éléments pour rassurer la commission d’évaluation », explique Jérôme Lachaze, le « Monsieur développem­ent durable » de Paris 2024. Car les études menées ont permis de voir que la situation s’améliorait depuis quelques années. « En quinze ans, les teneurs en Escherichi­a coli et entérocoqu­es ont été divisées par deux en amont de Paris et par dix en aval », assurait la semaine passée, dans Le Monde, Vincent Rocher, responsabl­e du service d’expertise et prospectiv­es du Siaap. Signe de cette améliorati­on, deux compétitio­ns auront lieu cet été, l’Open Swim Stars (17-18 juin) et le triathlon de Paris (2 juillet), au niveau du bassin de La Villette. Un premier pas vers un retour des Parisiens dans la Seine, avec quatre ou cinq zones de baignade dans Paris et autant dans la région. Si le plan se déroule sans accroc, on pourra alors se rappeler en souriant de la vieille promesse de Jacques Chirac, qui en 1988 promettait de se baigner dans la Seine dans les cinq ans. C’était presque ça.

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En 2011, des triathlète­s avaient réalisé la partie natation dans la Seine.

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