La Sécu traque la fraude
Le nombre d’arrêts de travail est en progression en Bretagne
Toc, toc, toc. Qui est-là ? C’est la Sécu. Mercredi, des agents de la caisse primaire d’assurance maladie (CPAM) ont procédé à une vague de contrôles au domicile des assurés en Bretagne. Objectif ? Vérifier la présence à leur domicile des personnes en arrêt de travail. Assignés à résidence de 9 h à 11 h et de 14 h à 16 h, les malades et blessés étaient nombreux à être absents mercredi. « Sur 238 personnes contrôlées, 30 % étaient absentes », assure Caroline Bonnet, directrice adjointe de la CPAM 35. Dans ces cas, « nous suspendons le versement des indemnités », poursuit la responsable. Seul un médecin, un kiné ou un autre praticien pourra justifier votre absence. « L’arrêt maladie doit permettre au patient de se soigner, de se reposer. Pas de faire autre chose ».
Des dépenses en hausse
Attentive à ses dépenses, la Sécurité sociale a vu le nombre d’arrêts de travail grimper ces dernières années. En 2016, cela représentait une dépense de 460 millions d’euros rien qu’en Bretagne, un chiffre en hausse de 3,4 %. Pire, pour le premier trimestre 2017, les dépenses ont augmenté de 8 % en Ille-et-Vilaine. « Ce n’est pas une traque. Nous voulons simplement éviter les dérives, les dérapages », témoigne Sylvie Dancoisne, médecinconseil à la CPAM. Stress, burn-out ou hausse de la fraude? La Sécurité sociale reconnaît avoir du mal à identifier les raisons de cette hausse. En Ille-et-Vilaine, plus de 11 400 assurés ont été convoqués l’an dernier. Dans 35 % des cas, la CPAM a donné un avis défavorable et ordonné une reprise anticipée du travail.