Les migrants dans l’impasse
Les 160 occupants du squat de la Poterie doivent partir
«J’aimerais bien qu’on nous trouve un autre endroit. J’ai peur de me retrouver à la rue. » Suzanna (prénom d’emprunt) est albanaise. Agée de 24 ans, elle vit avec ses parents dans une petite chambre du squat de la Poterie. « Ce n’est pas très grand, mais on a tout ce qu’il nous faut ». Comme elle, 160 personnes vivent depuis un an dans cette maison de retraite transformée en grand squat. Le 17 juillet, les Congolais, Ivoiriens, Mongols ou Tchétchènes qui y habitent devront être partis. Le promoteur Lamotte, qui a accepté l’occupation temporaire, souhaite récupérer son bien pour le démolir.
« On n’a aucune réponse »
A moins d’un mois de l’échéance, l’association Un toit c’est un droit, qui gère le squat, s’inquiète. « Ça fait un an qu’on est là et que l’on dit qu’il faut qu’on anticipe la sortie, mais on n’a aucune avancée. Ici, les gens vivent dans le stress. On n’a aucune réponse à leur apporter », regrette la secrétaire Joëlle Couillandre. En 2016, l’association avait passé une convention avec la ville pour faire du squat une occupation légale. « C’est un lieu de vie incroyable. On n’a pas envie que ça se termine en fiasco », embraye Carole Bohanne. La municipalité tente de trouver des solutions pour les 160 occupants, mais sans succès pour l’heure. « La maire nous a dit qu’il y avait très peu de logements vides actuellement et qu’il faudrait une solidarité intercommunale. Si on n’a pas d’autre solution, on ouvrira un gymnase », explique Armelle Bounya, présidente d’Un toit c’est un droit. Une réunion doit se tenir en préfecture vendredi.