Oliver Stone met en scène Poutine
C’est un document exceptionnel, à prendre avec des pincettes. Entre l’été
2015 et février 2017, Oliver Stone a rencontré Vladimir Poutine en Russie. Mis bout à bout, leurs échanges ont duré une vingtaine d’heures. Le résultat : une série documentaire en quatre épisodes que France 3 diffuse dès ce lundi, à 20 h 55. « C’est d’un certain niveau, ça ne va pas marcher chez les beaufs américains, c’est aussi compliqué que certains films français », plaisante le réalisateur américain. Le contenu ne prête pourtant pas à rire : relations américano-russes, révolutions ukrainiennes et Syrie sont, entre une multitude d’autres thèmes, au coeur de ces « Conversations avec monsieur Poutine ». Le président russe livre son point de vue. Qui ne correspond pas à ce qu’Oliver Stone appelle « le récit occidental ». Et quand on connaît le goût du réalisateur de JFK et Snowden pour les théories du complot, on sait qu’il vaut mieux regarder tout cela en activant son esprit critique. « J’étais curieux, intéressé, poli. Comme un réalisateur s’adressant à un homme d’Etat. Fasciné, oui », concède Oliver Stone, convaincu que ceux qui verront les quatre épisodes changeront d’avis sur Vladimir Poutine. Ce dernier serait modeste, s’exprimerait bien et ne critiquerait personne. Quoique… L’Américain a révélé qu’il n’a pas conservé au montage le passage où Mikheil Saakachvili, l’ex-président de la Géorgie, en prend pour son grade. « Ne tirez pas sur le messager », se défend Oliver Stone, qui n’échappe pas aux critiques des deux côtés de l’Atlantique, l’accusant de complaisance. « C’est un travail dramatique, je suis un dramaturge », affirme-t-il. Au téléspectateur de juger des qualités d’acteur du président russe.