Le mal des transports, ce malentendu
Au départ de la cinétose, nom scientifique du mal des transports, il y a l’oreille interne
Vous connaissez la chanson : en voiture sur la route des vacances, vous êtes assis(e) sur la banquette arrière avec un livre. Vous avez la tête qui tourne, une nausée qui monte progressivement… et c’est le drame. Empêcheur de voyager en rond, le mal des transports est tout à la fois un trouble commun et complexe dans son fonctionnement. Tout se passe (littéralement) dans votre tête, explique Yves-Victor Kamami, ORL à Paris : « Le mal des transports est lié au vestibule, une sorte de colimaçon qui se trouve dans votre oreille, qui permet de se repérer
« On ne sait pas pourquoi certains sont malades et pas d’autres. »
Florian Guého, médecin
en trois dimensions. C’est lorsque le vestibule a du mal à s’équilibrer, à cause du mouvement de la voiture ou du bateau, qu’il y a des nausées. » Cette fonction est notamment perturbée lorsqu’on lit ou quand on regarde un écran pendant un trajet : « Quand vous lisez, vos yeux font un effort de concentration alors que votre oreille fait un travail d’équilibration », ajoute le docteur. C’est ce malentendu, la discordance entre les deux informations, visuelle et sensorielle, qui crée la réponse… indésirable que vous connaissez.
Un trouble mystérieux
Si le mal des transports est bien connu des docteurs, il reste mystérieux. « On ne sait pas pourquoi certaines personnes sont malades et pas d’autres », constate Florian Guého, médecin généraliste à Paris. Ce que l’on sait en revanche, précise le praticien, c’est que ce mal, d’origine neurologique, prend aussi racine dans notre esprit : « Il y a une grande part de psychosomatique. Il est plus facile de lutter contre le mal des transports en s’occupant l’esprit », explique le Dr Guého, pour qui la nausée peut même se transmettre d’un individu à l’autre, à la manière d’un bâillement… Des substances antiémétiques contenues dans certains médicaments permettent de lutter contre le mal des transports et de soulager le stress, mais « il n’y a pas de recette miracle », prévient Florian Guého. Il faudra donc vous détendre par tous les moyens et prendre votre mal en patience.