20 Minutes (Rennes)

Les routiers ouvrent une brèche

- Nicolas Raffin

Une partie des ordonnance­s réformant le Code du travail est-elle déjà obsolète, deux semaines après leur signature? La question se pose après l’accord signé mercredi pour éviter une grève des routiers. Les organisati­ons syndicales et patronales sont tombées d’accord pour que des éléments de rémunérati­on (13e mois ou primes de nuit) soient négociés exclusivem­ent au niveau de la branche. Une contradict­ion, au moins en apparence, puisque les ordonnance­s prévoient, par exemple, qu’il « sera possible [pour une entreprise] de remplacer une prime d’ancienneté imposée par la branche pour un système plus attractif ». « On n’a pas trahi les ordonnance­s » assure Jean-Marc Rivera, secrétaire général de l’Otre, une organisati­on patronale du secteur routier. « Ce qui a été décidé, mercredi, c’est de changer la convention collective, et d’intégrer les primes dans le salaire minimum hiérarchiq­ue (SMH) », précise l’entourage de la ministre du Travail. Une transforma­tion habile, car le SMH est un sujet qui relève exclusivem­ent de la branche… Au contraire des primes. Malgré la « particular­ité » revendiqué­e des routiers, dont la rémunérati­on dépend beaucoup des primes, « cette technique pourrait se transposer à d’autres secteurs », affirme Aurélie Cormier Le Goff, avocate spécialisé­e en droit social. De fait, jeudi, la CFE-CGC a « espéré que (…) d’autres secteurs sauront vite se mettre à l’abri du désordre social que les ordonnance­s travail organisent » en imitant les routiers.

 ??  ?? Manifestat­ion des routiers contre les ordonnance­s, le 27 septembre.
Manifestat­ion des routiers contre les ordonnance­s, le 27 septembre.

Newspapers in French

Newspapers from France