Le métro rennais connaît bien la chanson
Les usagers voyagent en musique sur le réseau Star
Il était 14 h 21 précises mardi quand la voix d’Iggy Pop a résonné sur les quais du métro. Un peu plus tôt, les usagers avaient eu le droit à Supertramp, Stromae, Ed Sheeran ou au chanteur folk Ben Howard. Dans la soirée, c’était ambiance fest-noz avec une sélection de musiques bretonnes, programmée dans le cadre du festival Yaouank. Ville très branchée musique, Rennes a la particularité d’être l’une des seules en France, avec Lille et Toulouse, à avoir une programmation musicale en continu dans son métro.
Le rap et le métal bannis
Ce choix a été fait par l’opérateur Keolis dès la mise en service de la ligne en 2002. « On souhaite accompagner l’usager tout au long de la journée avec de la musique plutôt cool le matin et un peu plus rythmée en fin de journée. L’objectif est d’apaiser le voyageur », indique Armelle Billard, chargée de la communication du Star. Pour composer la bande-son, Keolis a fait appel dès l’origine à la société lilloise Ixidia, qui assure déjà l’ambiance dans le métro de sa ville ainsi qu’à Bruxelles. Les débuts de la collaboration ont pourtant été délicats. « Keolis ne voulait au départ que des musiques de films. Cela s’est vite arrêté, car certaines musiques étaient trop anxiogènes », indique David Delcroix, gérant d’Ixidia. Contraint de revoir sa copie, Keolis a donc opté pour une programmation plus consensuelle et généraliste. « On alterne les nouveautés du moment avec des morceaux plus anciens, on ratisse assez large », détaille David Delcroix. Certains styles musicaux comme le rap, le hard-rock ou la techno sont en revanche bannis. « On évite les musiques trop clivantes. Idem avec les paroles violentes », poursuit le PDG d’Ixidia. Depuis quelques mois, le Star essaie aussi d’événementialiser son antenne. « Quand il y a eu Carmen joué en direct à Rennes en juin, on a voulu diffuser des morceaux d’opéra dans le métro. Idem avec le festival de musiques bretonnes Yaouank. C’est un axe que nous souhaitons valoriser en tant que partenaire », indique Armelle Billard. A Bruxelles, la Stib, qui exploite le métro, va encore plus loin en diffusant la playlist de certains usagers après un vote sur les réseaux sociaux.