Une prison à l’abandon
Une réunion est prévue pour évoquer la création d’un musée
Cela fait plus de sept ans que l’ancienne prison Jacques Cartier ne voit plus passer personne. Seule l’équipe d’intervention des services pénitentiaires vient parfois s’entraîner ici et briser le silence qui règne depuis le transfert vers la maison d’arrêt de Vezin-le-Coquet. Abandonné, le site a été mis en vente il y a plusieurs années mais sans jamais trouver preneur. Le service des domaines, en charge de la vente, ne peut divulguer le prix « afin que les intéressés fassent la meilleure offre possible ». Si le bien n’est pas parti, c’est que personne n’a proposé le bon montant. Très encadrée, la vente publique ne peut se faire à perte.
Inspiré du Mémorial de Caen
La solution viendra peut-être de Champs de justice. Cette association souhaite voir l’ancienne prison se transformer en grand musée national de la justice. « Avant d’être une ville rock, Rennes est une ville d’administration de robe. Elle a un vrai lien avec la justice. On le voit dans l’attachement des habitants au parlement », explique Christian Gentilleau, président de l’association. Théâtre de la révision du procès Dreyfus, Rennes accueille une
cour d’appel et deux prisons en activité et a vu se dérouler d’importants procès ces dernières années comme l’acte 3 d’Outreau. Suffisant pour devenir le musée français de la justice. Ambitieuse, l’association aimerait récupérer 5 000 des 19 000 m² de la prison pour y installer son musée, calqué sur le Mémorial de la Paix à Caen. Pour cela, il faudra convaincre les collectivités de mettre la main à la poche. Sollicitée, la ville n’a pas fermé la porte mais aimerait également récupérer une partie des terrains à des fins immobilières. Classée trois étoiles à l’inventaire du patrimoine, la prison Jacques Cartier sera protégée par le nouveau plan local d’urbanisme qui entrera en vigueur en 2019. Affaire à suivre.