Le galléco dans l’impasse
La monnaie locale fait face à de grosses difficultés financières
ARennes, le galléco est encore loin de supplanter l’euro. Lancée en 2013 en Ille-et-Vilaine, cette monnaie locale a du mal à s’imposer dans le portefeuille des consommateurs. « En un an, on a eu à peine une dizaine de paiements », indique un libraire du centre-ville. A la Biocoop Scarabée de la rue Vasselot, le galléco trouve un peu plus d’adeptes, à raison d’une dizaine de paiements chaque semaine. Au total, ce sont près de 70000 gallécos qui circulent actuellement dans 250 commerces de Rennes et de Redon, et 1 700 personnes qui ont adhéré à la monnaie depuis sa création.
A quand le numérique ?
« Les monnaies locales se développent un peu partout en France, même si cela met du temps à prendre », assure Emmanuelle Rousset, vice-présidente du Conseil départemental chargée de l’économie sociale et solidaire. L’adoption de la loi NOTRe en 2015 a pourtant bien assombri l’avenir du galléco. « Le département était quasiment notre financeur unique. Depuis qu’il n’a plus compétence sur le développement économique, nous connaissons de grosses difficultés financières », souligne Manon Lemeux, co-présidente de l’association Galléco, qui a été
contrainte de licencier les deux salariés qui travaillaient à plein-temps. « La monnaie existe et fonctionne, mais nous n’avons clairement plus les moyens par rapport à l’ambition initiale », déplore Manon Lemeux. Pour élargir son usage, le galléco devait également être doté d’une version numérique en 2017. Un projet qui n’a toujours pas vu le jour. « C’est plus compliqué techniquement que ce qu’on avait imaginé », indique Emmanuelle Rousset. Fragilisé, le galléco cherche à se rapprocher des autres monnaies locales bretonnes et de la SoNantes pour mettre en place un outil commun. « Le projet reste d’actualité, mais le numérique coûte cher. C’est d’autant plus compliqué quand on est privé de subventions », assure Manon Lemeux.