Laporte redore son blason avec le Mondial 2023
La France a remporté l’organisation de la Coupe du Monde 2023
Il y a des destins qui tiennent à peu de chose. Englué dans des affaires louches depuis sa prise de pouvoir à la tête de la FFR, Bernard Laporte est revenu de nulle part, mercredi, en permettant à la France d’accueillir la Coupe du monde de rugby en 2023. Une divine surprise pour le rugby tricolore et pour le principal intéressé, qui avait personnellement mouillé la chemise : montage d’un dossier compétitif en six mois, voyages au bout du monde pour aller chercher des voix, premier rôle dans un clip promotionnel… Quinze jours avant la décision, la Fédération internationale conseillait encore aux votants de choisir l’Afrique du Sud. Et « Bernie le Dingue » a surgi. Les Sud-Af ont beau râler contre l’« opacité » de ce vote, rien à faire. Le boss, c’est Bernard. Même ses détracteurs les plus forcenés s’inclinent. « C’est une victoire obtenue de main de maître par Laporte, félicite Florian Grill, colistier de l’ancien président Pierre Camou. Respect absolu. »
« Voilà, c’est Bernard »
Laporte, lui, a eu la victoire modeste : « Je n’ai de revanche à prendre sur personne. Ce qui me réjouit, c’est que ça va faire grandir le rugby français. Ce n’est pas la victoire de Bernard Laporte, mais celle du rugby amateur. » Le rugby amateur, justement, a toujours soutenu l’ancien demi de mêlée et espère surfer sur la vague des retombées économiques attendues (un milliard d’euros annoncé) et endiguer le flot de départs chez les licenciés. « Je l’avais invité à rendre visite aux petits clubs, raconte Ahcène Mallem, président du club de Granville (Manche). Il est venu seul et a coaché les mômes. Je lui ai expliqué qu’on avait du mal à trouver des licenciés. Deux mois après, l’équipe de France est venue s’entraîner quatre jours. Résultat : + 20 % d’inscriptions à l’école de rugby. Voilà, c’est Bernard. » Du côté des Bleus, Guy Novès espérait sans doute secrètement une défaite, qui lui aurait donné un peu plus de tranquillité. Raté. Alors que le sélectionneur est déjà passé à côté de l’objectif présidentiel, trois victoires en quatre matchs, pour cette tournée d’automne, l’Afrique du Sud, tiens, tiens, arrive samedi.