Et si vous entriez dans la danse ?
« 20 Minutes » a rencontré un pro pour apprendre à s’initier à l’art chorégraphié
Le ballet ? Ennuyeux à mourir. La danse contemporaine ? On n’y comprend rien. Un peu comme le cinéma d’auteur français ou l’art contemporain, les spectacles de danse continuent de pâtir de certains préjugés : ils seraient élitistes, réservés aux initiés et peu accessibles au grand public. Mais pourquoi ? « Il faut dire que ce n’est pas toujours sans raison » que l’on se méfie de ces spectacles, reconnaît Olivier Meyer, directeur du théâtre de Suresnes Jean-Vilar (Hauts-de-Seine), qui fut l’un des premiers à permettre à la danse hip-hop d’accéder à des lieux de culture jusqu’alors réservés à des disciplines plus académiques. « Il y a quelquefois des oeuvres dont l’imposture, la prétention, l’amateurisme, ou alors l’avant-gardisme, éloignent le public, poursuit Olivier Meyer. Aussi, sans avoir jamais vu de spectacle, les gens se font souvent des idées sur la danse, qui ne correspondent pas à la réalité. »
Le premier pas qui compte
Au moment d’entrer dans la danse, c’est donc le premier pas qui compte, selon Olivier Meyer. Ensuite, on a toutes les chances d’y prendre goût : « La fréquentation régulière de véritables oeuvres artistiques facilite la connaissance, le goût, l’accès. Plus nous connaissons, plus nous aimons et sommes curieux. Plus aussi nous acceptons d’être déçus, quelquefois. » C’est là où directeurs de théâtre, chorégraphes et programmateurs ont un rôle clé : « L’accessibilité au plus grand nombre, c’est évidemment l’un des objectifs d’une programmation. D’un autre côté, il ne faut jamais rien céder sur la qualité artistique. » Démocratiser, oui. Brader et banaliser, non ! D’ailleurs, de plus en plus de spectacles mélangent divers styles, comme les danses classique et hiphop par exemple, et attirent un public plus large. Mais attention au piège, selon le directeur du théâtre de Suresnes : « Ce décloisonnement peut être source d’inspirations nouvelles, mais aussi de "soupes tièdes et inintéressantes". » Et la mauvaise soupe, personne n’aime ça.