L’alimentation va prendre un coup de chaud
Les productions de café, de cacao ou de bière sont menacées
Plus les températures augmentent et plus nos assiettes seront fades. L’augmentation des températures au-delà de 2 °C va avoir un impact important sur les plantes qui nous nourrissent. A commencer par le café : cette plante tropicale ne pousse qu’entre 1 200 et 2 200 m, idéalement entre 18et 22 °C. La hausse des températures rendra les terres les plus basses impropres à l’arbuste, sans qu’on puisse toujours conquérir des champs en altitude. L’Organisation internationale du café prévoit déjà des récoltes déficitaires dans le futur.
Moins de terres favorables
Même inquiétude pour le cacao. Cette fois-ci, c’est le manque d’eau qui est redouté. Le Centre international d’agriculture tropicale prédit que le Ghana et la Côte d’Ivoire (60 % de la production mondiale) devraient perdre de nombreuses terres favorables au cacaoyer. A la même latitude, le coton lui aussi souffrira de sécheresses au moment où sa fleur se transforme en capsules contenant les précieuses fibres. Autre boisson populaire et aussi menacée : la bière. Les rendements d’orge stagnent depuis le milieu des années 1990 à cause de vagues de chaleur au printemps, quand les grains se remplissent d’amidon. Le houblon, lui, affronte les sécheresses d’été, au moment où cette liane d’origine tropicale a le plus besoin d’eau. L’Alsace, qui produit 95 % du houblon français, fait ainsi face à des pénuries récurrentes, comme l’été dernier. En mer, ce sont les coquillages qui peinent à fabriquer leur coquille. L’acidification des eaux les prive en effet du calcaire nécessaire. Déguster des huîtres s’avérera un plaisir rare ! Si on ajoute la montée des mers qui fait reculer les plages ainsi que la baisse de l’enneigement des montagnes, signalées mi-novembre par 15 000 scientifiques, il y a de quoi s’inquiéter. Cela devrait nous inciter à agir vite pour réduire nos émissions individuelles de gaz à effet de serre.