Mieux vaut prévenir... ou réprimer ?
Pour la Journée contre les violences faites aux femmes, samedi, une enquête OpinionWay révèle que les 18-30ans de notre groupe #MoiJeune sont partagés sur la méthode pour enrayer ces actes délictueux.
Les jeunes plaident pour davantage de protection des jeunes femmes contre les violences sexistes et sexuelles. C’est ce qui ressort d’une enquête exclusive OpinionWay* pour 20 Minutes réalisée auprès de la communauté #MoiJeune, et parue ce vendredi à l’occasion de la Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes, samedi. La libération de la parole portée par #MeToo remporte l’assentiment de 84% des sondés. Pour 60% des personnes interrogées, l’âge de présomption de consentement devrait être fixé à 15 ans, l’âge de la majorité sexuelle en France. Par ailleurs, le délai de prescription pour les viols sur mineur(e)s (vingt ans après la majorité de la victime) doit être rallongé pour 75 % des sondés.
La responsabilité de l’école
Mais, pour trancher entre davantage de prévention ou davantage de répression, les 18-30 ans sont plus partagés. Une personne sondée sur deux (50%) a estimé que la réponse pénale devait être plus sévère, quand l’autre moitié (50 %) a jugé qu’il fallait davantage sensibiliser et éduquer. « Cela illustre à quel point la question de savoir quelle réponse apporter à cette problématique de lutte contre ces violences est d’une part très clivante, et d’autre part induit des processus complexes difficiles à appréhender, analyse Floriane Schaeffer, d’OpinionWay. Il est difficile, à son échelle individuelle, de songer à une politique globale qui pourrait influer sur ce problème de société. » Pour Marie-Pierre Badré, déléguée spéciale à l’égalité femmes-hommes de la région Ile-de-France, « cette égalité parfaite entre volonté de prévention et volonté de répression montre que l’une ne va pas sans l’autre, c’est un bon résultat. Nous devons à la fois faire en sorte que l’arsenal juridique existant soit pleinement appliqué et que les victimes bénéficient d’un cadre qui leur permette d’être réellement entendues lorsqu’elles portent plainte. Il faut également renforcer le travail de prévention. » Sur ce dernier point, un jeune sondé sur quatre estime ainsi que c’est à l’école d’être en première ligne pour sensibiliser contre les violences faites aux femmes. « Ce travail éducatif doit être entrepris dès le plus jeune âge au sein des écoles pour être efficace, ajoute Marie-Pierre Badré. C’est dès la maternelle qu’il faut agir. »