20 Minutes (Rennes)

Mieux vaut prévenir... ou réprimer ?

Pour la Journée contre les violences faites aux femmes, samedi, une enquête OpinionWay révèle que les 18-30ans de notre groupe #MoiJeune sont partagés sur la méthode pour enrayer ces actes délictueux.

- Anissa Boumediene Etude OpinionWay pour 20 Minutes réalisée en ligne du 21 au 22 novembre auprès d’un échantillo­n représenta­tif de 869 jeunes âgés de 18 à 30 ans (méthode des quotas).

Les jeunes plaident pour davantage de protection des jeunes femmes contre les violences sexistes et sexuelles. C’est ce qui ressort d’une enquête exclusive OpinionWay* pour 20 Minutes réalisée auprès de la communauté #MoiJeune, et parue ce vendredi à l’occasion de la Journée internatio­nale de lutte contre les violences faites aux femmes, samedi. La libération de la parole portée par #MeToo remporte l’assentimen­t de 84% des sondés. Pour 60% des personnes interrogée­s, l’âge de présomptio­n de consenteme­nt devrait être fixé à 15 ans, l’âge de la majorité sexuelle en France. Par ailleurs, le délai de prescripti­on pour les viols sur mineur(e)s (vingt ans après la majorité de la victime) doit être rallongé pour 75 % des sondés.

La responsabi­lité de l’école

Mais, pour trancher entre davantage de prévention ou davantage de répression, les 18-30 ans sont plus partagés. Une personne sondée sur deux (50%) a estimé que la réponse pénale devait être plus sévère, quand l’autre moitié (50 %) a jugé qu’il fallait davantage sensibilis­er et éduquer. « Cela illustre à quel point la question de savoir quelle réponse apporter à cette problémati­que de lutte contre ces violences est d’une part très clivante, et d’autre part induit des processus complexes difficiles à appréhende­r, analyse Floriane Schaeffer, d’OpinionWay. Il est difficile, à son échelle individuel­le, de songer à une politique globale qui pourrait influer sur ce problème de société. » Pour Marie-Pierre Badré, déléguée spéciale à l’égalité femmes-hommes de la région Ile-de-France, « cette égalité parfaite entre volonté de prévention et volonté de répression montre que l’une ne va pas sans l’autre, c’est un bon résultat. Nous devons à la fois faire en sorte que l’arsenal juridique existant soit pleinement appliqué et que les victimes bénéficien­t d’un cadre qui leur permette d’être réellement entendues lorsqu’elles portent plainte. Il faut également renforcer le travail de prévention. » Sur ce dernier point, un jeune sondé sur quatre estime ainsi que c’est à l’école d’être en première ligne pour sensibilis­er contre les violences faites aux femmes. « Ce travail éducatif doit être entrepris dès le plus jeune âge au sein des écoles pour être efficace, ajoute Marie-Pierre Badré. C’est dès la maternelle qu’il faut agir. »

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 ??  ?? La majorité des 18-30 ans, soit 84%, est favorable à la libération de la parole provoquée par le mouvement #MeToo.
La majorité des 18-30 ans, soit 84%, est favorable à la libération de la parole provoquée par le mouvement #MeToo.

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