20 Minutes (Rennes)

La prescripti­on pour soigner l’Assurancem­aladie

La Cour des comptes a établi un diagnostic pour soigner l’Assurance maladie

- Nicolas Raffin

L’Assurance maladie « offre aux Français des services d’une qualité reconnue (…) à des coûts qui ne sont pas soutenable­s dans la durée ». En une phrase, le premier président de la Cour des comptes, Didier Migaud, a résumé le défi pour cette branche de la Sécurité sociale, « à l’origine d’une dette sociale de 84 milliards » : faire toujours aussi bien, en coûtant moins cher. Dans un rapport publié mercredi, les Sages ont établi un diagnostic en ce sens. 20 Minutes revient sur quatre points à régler.

Mieux répartir les profession­nels dans les territoire­s.

Le débat sur l’implantati­on des médecins, des infirmiers ou des kinésithér­apeutes, dure depuis des années. Pour la Cour des comptes, mieux répartir ces profession­nels sur le territoire permettrai­t d’économiser jusqu’à 3,2 milliards d’euros par an. Elle propose donc, entre autres, de revoir la règle de la liberté d’installati­on des médecins. Une idée qui fait déjà hurler le syndicat des médecins libéraux, qui trouve la propositio­n « inepte ».

Mieux encadrer les tarifs des spécialist­es.

Selon le rapport, 45 % des spécialist­es exercent en secteur 2 (tarifs libres) et sont donc autorisés à pratiquer des dépassemen­ts. Ce qui peut « représente­r un obstacle à l’accès aux soins », a fortiori une prise en charge plus lourde en cas de complicati­ons. Pour enrayer cette spirale, le rapport préconise d’exclure du convention­nement les spécialist­es qui dépasserai­ent « des règles de plafonneme­nt » à déterminer. Une mesure radicale : une consultati­on chez un médecin non convention­né n’est remboursée qu’entre 60 centimes et 1,20 € par la Sécurité sociale. Selon la Cour des comptes, « l’insuffisan­te

Désengorge­r les urgences.

disponibil­ité des médecins [de ville] (…) la réduction des gardes et des déplacemen­ts à domicile » expliquent l’engorgemen­t des urgences, qui ont enregistré 20,3 millions de passages (+41 % depuis 2001). Les solutions suggérées : conditionn­er une partie de la rémunérati­on des médecins à l’extension des horaires d’ouverture de leurs cabinets ; créer, à l’entrée des urgences, « une régulation médicale » qui permettrai­t de ne garder que les cas nécessitan­t une hospitalis­ation.

Revoir le prix des médicament­s.

Actuelleme­nt, les prix sont négociés par le Comité économique des produits de santé (CEPS), qui traite avec les laboratoir­es pharmaceut­iques. Les magistrats estiment qu’il est possible de baisser ces prix en évaluant plus précisémen­t les bénéfices d’un produit mis sur le marché.

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Les déficits de la branche maladie sont à l’origine d’une dette de 84 milliards.

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