20 Minutes (Rennes)

Candidat au rassemblem­ent

Luc Carvounas s’apprête à briguer le poste de Premier secrétaire

- Thibaut Le Gal

Lorsqu’on l’interroge sur sa volonté d’être le futur patron du Parti socialiste, Luc Carvounas évacue la question d’une pirouette : « Je ne suis pas candidat pour l’instant, mais ça ne saurait tarder, à lire ce qui en est dit dans la presse… » Le député Nouvelle gauche du Val-de-Marne se concentre pour l’instant, dit-il, sur son « tour de France » des fédération­s. Du moins, pour quelques heures encore, car, ce jeudi soir, le socialiste se lancera dans la course lors d’une réunion publique à Alfortvill­e. Après le départ de JeanChrist­ophe Cambadélis, le PS moribond se cherche un nouveau chef. Mais Luc Carvounas se défend de vouloir relever un cadavre : « Il y a toute une génération, que je représente, qui croit encore au Parti socialiste. A nous de démontrer que ce vieux parti est toujours en mouvement. »

« Entré par la petite porte »

Cette « relation charnelle » au PS n’est pas nouvelle. Le natif de Charenton-lePont prend sa carte en 1995, après la victoire de Jacques Chirac. « Je me considère de la génération Jospin, j’ai éclos en politique avec lui. » En quelques années, il grimpe les échelons à Alfortvill­e et dans la fédération PS du Val-deMarne, avec la bienveilla­nce du députémair­e socialiste du coin, René Rouquet. « J’ai connu le parcours du militant entré par la petite porte », dit celui qui devient premier secrétaire PS du départemen­t en 2008, entre au Sénat en 2011 à 40 ans, puis prend la tête d’Alfortvill­e l’année suivante. « Il n’est pas quelqu’un de sectaire, il a toujours su parler avec tout le monde [socialiste­s, communiste­s, écologiste­s, chevénemen­tistes] », explique Jonathan Kienzlen, son ex-directeur adjoint de cabinet. En 2013, lorsque Luc Carvounas est chargé de négocier avec les autres partis de gauche, l’ambiance est souvent tendue. « Il dialogue avec un fusil », dira un responsabl­e communiste. « Le rassemblem­ent de la gauche, c’est mon ADN, je n’ai jamais dérogé à ça. C’est mon socle, n’en déplaise aux esprits chagrins qui disent que je n’ai pas de colonne vertébrale », lance l’intéressé. Une façon ici de devancer une critique de ses détracteur­s : l’inconstanc­e. Considéré pendant des années comme le lieutenant de Manuel Valls, dont il a été le directeur de campagne pendant la primaire socialiste en 2011, Luc Carvounas rejoint finalement la campagne de Benoît Hamon après la défaite, en début d’année 2017. « Les militants n’ont pas envie de revivre le match retour des frondeurs contre les pro-gouverneme­nt. Luc soutient le bilan du quinquenna­t dans sa globalité, mais il comprend qu’il y a un devoir d’inventaire à faire. Sa position centrale peut être soutenue par beaucoup de monde », insiste Jonathan Kienzlen. A vérifier en février, lors du congrès du PS.

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Luc Carvounas, le 11 octobre, à l’Assemblée nationale.

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