Des engagements climatiques à tenir
Entretien avec Miguel Arias Cañete, Commissaire européen pour l’action pour le climat et l’énergie
Du 6 au 17 novembre, Bonn a accueilli la COP23 (Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques). L’Union européenne en attendait des progrès tangibles dans la mise en oeuvre de l’Accord de Paris. Premier bilan.
Quelles mesures émergent de cette COP 23 ?
D’ici à décembre 2018, le « règlement» pour la mise en oeuvre de l’Accord de Paris va être finalisé. La conception du « Dialogue Talanoa » prend forme. Il fournira un espace pour présenter les progrès et partager les meilleures pratiques afin d’accélérer l’action climatique mondiale. L’UE souhaite ratifier l’Amendement de Doha au Protocole de Kyoto d’ici la fin de l’année. Cela obligera les parties à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre d’ici 2020. Elle a également déclenché l’entrée en vigueur de l’Amendement de Kigali au Protocole de Montréal pour réduire les hydrofluorocarbures (HFC). Cela devrait éviter 80 milliards de tonnes de CO2 d’ici 2050. De quoi contribuer à limiter la hausse de la température mondiale à moins de 2°C.
Des pays émergents ont critiqué le manque d’aide et de résultats…
Les Etats-Unis sont les seuls à avoir fait un pas en arrière. Les autres s’investissent davantage. L’UE est le plus grand contributeur au financement de la lutte contre le changement climatique pour les pays émergents (20,2 milliards en 2016). C’est plus de la moitié du financement mondial. Au moins 20% du budget de l’UE sera consacré à l’action climatique d’ici 2020. L’UE intensifie également ses efforts diplomatiques. Avec la Chine et le Canada, elle prévoit des réunions pour la mise en oeuvre de l’Accord de Paris.
Les émissions du secteur du transport augmentent. Est-ce un sujet d’inquiétude ?
Oui c’est un problème majeur. Alors que l’Europe a réduit ses émissions de 23% depuis 1990, les émissions du transport routier ont augmenté d’environ 20%. Aujourd’hui, elles représentent 22% du total européen. C’est pourquoi la Commission européenne a adopté des mesures pour accélérer l’introduction de véhicules propres. Un règlement fixe de nouvelles normes pour les voitures et camionnettes. Il oblige les constructeurs à réduire leurs émissions de 15% en 2025 et de 30% en 2030 (base 2021).