Les nouveaux mots de l’immo
Les formes d’habitat évoluent vers plus de partage d’espaces et d’économie d’énergie
Seriez-vous prêt à partager votre appartement avec vos voisins ? Oui ? Ça tombe bien, car le bailleur social Neotoa, en partenariat avec l’Université de Rennes 1, va proposer à la location un T2 et un T3 « modulables », reliés entre eux par une pièce commune de 10 m2. Un espace à la demande, que les habitants pourront utiliser et réserver dès 2019, en fonction de leurs besoins. « Cela permettrait de répondre à pas mal de problématiques (recevoir des amis, ou de la famille par exemple), avant de devenir, éventuellement, un espace d’échange et de partage », explique Jean-Pascal Josselin, urbaniste-géographe à l’Institut d’aménagement et d’urbanisme de Rennes. Un exemple parmi d’autres tendances immobilières actuelles.
Rehausser les bâtiments. Salles de sport, appartements… Et si les lieux de vie du futur se trouvaient au-dessus des immeubles d’aujourd’hui ? « Nos villes ne doivent pas ressembler à Manhattan, mais il ne faut rien s’interdire, note Bernard Cadeau, le président du réseau immobilier Orpi. L’étalement urbain coûte cher, donc tout le monde cherche des solutions pour densifier les centres-villes ». La « surélévation » permet aussi de « dégager des sources de revenus », ajoute Jean-Pascal Josselin. En effet, les copropriétés peuvent céder les droits à construire de leurs toits et profiter de cet argent pour mener des rénovations sur le reste du bâtiment.
Espaces partagés. « Ce n’est pas une tendance si nouvelle, précise notre urbaniste. Ensuite, les programmes qui en proposent se vendent peut-être mieux, mais les coûts supplémentaires de ces surfaces communes sont répercutés sur les prix de vente. » Quoi qu’il en soit, des projets comme Urban Grey, dans le quartier La Courrouze, ont déjà vu le jour et d’autres devraient suivre. Ici, les habitants disposent d’une terrasse jardin au cinquième étage et d’un local commun au rez-de-chaussée. V Réduire la facture énergétique.
Un ensemble de 40 logements sans radiateurs, où l’ensoleillement et la chaleur produite par les habitants et leurs activités suffisent à chauffer les pièces. Bienvenue au Mouvement perpétuel. Une résidence « passive », inaugurée début 2016, dans laquelle la consommation énergétique au mètre carré est très basse, voire nulle. A l’opposé des « passoires thermiques que fustigeait Nicolas Hulot dernièrement », conclut Bernard Cadeau.