Air France veut se donner de l’air avec Joon
La nouvelle compagnie d’Air France part à la conquête des marchés moyens et longs-courriers
Départ : Paris-CDG. Destination : Barcelone. La compagnie aérienne Joon effectue ce vendredi son premier vol commercial. La nouvelle filiale d’Air France KLM doit être un « laboratoire d’innovation » pour tout le groupe, selon les mots de son directeur général, Jean-Michel Mathieu. Dès cet hiver, elle desservira plusieurs villes en Europe (Porto, Berlin, Lisbonne), avant des destinations plus lointaines à l’été 2018, comme Fortaleza (Brésil) ou Le Cap (Afrique du Sud). Des villes desservies auparavant par Air France, mais qui n’étaient pas rentables, en raison de coûts trop élevés. En les « transférant » à Joon, le groupe franco-néerlandais espère donc les rendre bénéficiaires, tout en conservant des parts de marché. Pour réussir ce défi, la nouvelle compagnie doit réduire ses coûts par rapport à ceux de sa « grande soeur » Air France. « Le lancement de Joon va nous permettre de générer un gain de productivité de 18 % sur le long-courrier et de 15 % sur le moyen-courrier », expliquait début septembre Jean-Marc Janaillac, le PDG d’Air France, dans une interview aux Echos. Des hôtesses et stewards sous contrats spécifiques – avec un statut moins avantageux, et moins coûteux, que ceux de leurs collègues d’Air France – seront recrutés.
L’inquiétude des syndicats
Une mesure qui ne passe pas chez les syndicats de personnel navigant commercial, qui appellent à une journée de « mobilisation » ce vendredi pour demander un « contrat unique ». Ils craignent également que le projet Joon ne soit qu’un prélude à une restructuration plus large. Ce que relativise un expert du secteur : « Joon a sa place dans une stratégie globale, elle complète l’offre Air France par le bas du portefeuille. » Pour autant, la nouvelle venue entend bien se différencier des compagnies low cost comme RyanAir ou EasyJet, ou même Transavia, autre filiale d’Air France. « Joon n’est pas une compagnie low cost », affirmait fin septembre Franck Terner, le directeur général d’Air France. Les avions comporteront en effet différentes classes – économique et business – et proposeront des prestations comme le service de vidéo à la demande et des ports USB pour chaque passager.