S’échapper sans s’écharper
Une partie d’escape game en famille peut être un bon moment. Si, si, on vous dit comment
Se faire un escape game en famille, c’est s’exposer à une situation potentiellement explosive. Un peu comme dans la vraie vie, lorsque vous êtes perdus en voiture, le GPS en rade, que chacun sait comment s’y prendre et que les choses s’enveniment. En cette période de fêtes et de sorties familiales, alors que les escape games sont en plein boum, nous avons demandé à des experts comment garantir que cette sortie-là, au moins, reste un bon moment. « Ne pas oublier qu’on est là pour se faire plaisir », rappelle Jean-Louis Bouthinon, cofondateur et associé à la tête de la chaîne Escape Hunt, qui gère des espaces dans neuf villes en France, pour près d’une trentaine d’énigmes. Un conseil simple, mais qui peut vite s’oublier dans le feu de l’action. Et c’est pour cela que « l’accueil avant la partie, le briefing et les consignes, sont très importants ». L’envie de résoudre l’énigme, oui. Mais attention à l’esprit de compétition exacerbé et à la volonté d’éclabousser sa famille de son talent. « Le vrai danger dans un escape game, explique JeanLouis Bouthinon, c’est quand il y a un leader fort, mais qu’il se trompe et que personne n’ose le contredire. »
Pas de reproches !
Alors, que faut-il faire ? Attribuer à chacun une spécialité ? Les énigmes mathématiques pour la grande soeur, les fouilles pour la mère, les énigmes de déduction pour le petit dernier ? « C’est à double tranchant », répondent en choeur Rémi Prieur, Mélanie Vives et Melissa Faucher, l’équipe du site de passionnés Escape Game Paris. « Car si le spécialiste échoue, il va se faire engueuler. Le mieux, c’est de toujours tout faire ensemble. » D’ailleurs, « on peut débriefer après, mais mieux vaut éviter de faire des reproches pendant la partie », poursuivent-ils. Et « si quelqu’un n’a pas compris la résolution d’une énigme, c’est bien de prendre le temps de lui expliquer », ajoute Mélanie. Et si personne n’arrive à prendre ce temps, c’est le maître des jeux qui s’en occupera. Cette « voix » qui surveille et guide la partie « a un rôle-clé », selon Jean-Louis Bouthinon. « C’est lui qui va désamorcer les situations conflictuelles, gérer les frustrations, relancer la partie par un indice, intervenir pour réintégrer quelqu’un parti s’asseoir dans un coin. » Bref, tenter de maintenir la cohésion propice au « fun ». Mais seulement jusqu’à la fin de l’escape game.