Ça déborde !
L’industriel, les distributeurs et l’Etat sont pointés du doigt dans le scandale du lait infantile contaminé. Des mesures sont attendues pour éviter d’autres crises sanitaires.
Le feuilleton Lactalis continue. Jeudi, le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, a durement taclé le géant agroalimentaire, qualifié d’« entreprise défaillante » après sa gestion de la crise des laits infantiles contaminés aux salmonelles. Les distributeurs n’ont pas été épargnés non plus, nombre d’entre eux ayant continué à vendre des produits incriminés. Pour le président de l’association de consommateurs CLCV, Jean-Yves Mano, le scandale doit pousser tous les acteurs de la filière à se remettre en question.
Qui porte la responsabilité de cette vente de produits contaminés ?
Le principal responsable, c’est quand même Lactalis (lire l’encadré), qui a continué à envoyer des lots potentiellement à risques en décembre. Elle a une responsabilité majeure, d’autant plus qu’ils avaient détecté, fin août dans l’usine de Craon [Mayenne], de la salmonelle [sur des carrelages et du matériel de nettoyage].
Les distributeurs ne doivent-ils pas eux aussi se remettre en question ?
J’entends dire qu’on met en rayon des produits sans contrôle, mais la responsabilité du directeur de magasin, c’est d’en parler à ses équipes. L’application des décisions de retraits a été défaillante dans plusieurs supermarchés qui appartiennent à des groupes différents, ce qui montre que le problème est global. Pour y remédier, des protocoles devraient être élaborés en lien avec l’Etat pour qu’il y ait des protections sanitaires qui soient prises immédiatement. Par exemple, on pourrait systématiser l’affichage des produits retirés à l’entrée des magasins et en rayon.
Bruno Le Maire a annoncé 2 500 contrôles de la répression des fraudes dès la semaine prochaine…
Je doute que le personnel soit suffisant pour mener tous ces contrôles. Quand on parle de sécurité sanitaire, c’est là que l’on s’aperçoit que les fonctionnaires sont utiles. L’administration doit aussi réfléchir sur la manière de mieux informer les consommateurs : aujourd’hui, il n’existe aucune centralisation des informations sur les produits retirés en France. Les données sont éparpillées sur plusieurs sites.